Les syndicats européens ont réclamé mercredi lors de leur congrès à Paris une "révision" des règles du droit d'asile en Europe et "condamné" les pays de l'UE qui dressent des "clôtures" et refusent le plan de répartition des réfugiés.
"De nouvelle règles doivent assurer que la prise en charge des demandeurs d'asile soit équitablement répartie entre Etats membres", affirme la Confédération européenne des syndicats (CES) dans une résolution adoptée à la quasi unanimité de ses délégués.
Ces règles nouvelles doivent "tenir compte, autant que possible, des besoins et du choix du pays de destination des réfugiés y compris sur base de liens communautaires, linguistiques ou familiaux", souligne le texte.
Pour la CES, qui regroupe 90 centrales syndicales, les mesures adoptées à ce stade par l'Union européenne pour la répartition des réfugiés ne répondent que "partiellement" au défi auquel fait face le continent.
L'Europe connaît actuellement sa plus grave crise migratoire depuis la seconde guerre mondiale avec l'arrivée de quelque 500.000 migrants entre janvier et août de cette année.
La CES "condamne les gouvernements qui refusent actuellement une approche commune de la réinstallation des demandeurs d'asile", en allusion aux pays de l'Europe de l'Est.
"Les obstacles et clôtures" érigés récemment doivent être "bannis", affirment les syndicats européens qui "condamnent les comportements populistes et xénophobes".
A la tribune du Congrès, la jeune ministre suédoise de l'Education, Aida Hadzialic, ex-réfugiée bosniaque, a livré un témoignage émouvant sur ce qu'elle a connu dans son enfance, - "la guerre, la mort, le camp des réfugiés, de nombreuses pertes dans sa famille" -avant d'être accueillie dans ce "havre" qu'a été "ce petit pays, la Suède".
Elle a rappelé que lorsque la Suède a accueilli en 1992 quelque 82.000 réfugiés, principalement de l'ex-Yougoslavie, le pays était en butte à un "chômage de masse". Aujourd'hui, la Suède est "l'un des pays les plus riches", avec "une économie compétitive", ce qui prouve selon elle que l'accueil des réfugiés et un modèle fondé sur la solidarité peuvent contribuer à la croissance.
30 sept 2015
Source : AFP