samedi 23 novembre 2024 20:39

Plusieurs ministres européens insistent pour accélérer le retour des migrants économiques

« Les retours sont toujours durs, c’est comme ça », mais « ceux qui n’ont pas besoin de protection doivent quitter l’Europe », a insisté le ministre allemand de l’intérieur, Thomas de Maizière, jeudi 8 octobre. Une manière de mettre une nouvelle fois dos à dos migrants économiques et réfugiés politiques. Lors d’une réunion avec leurs homologues de l’Union européenne à Luxembourg, plusieurs ministres ont ainsi exprimé leur souhait de voir l’UE muscler sa politique de retours des migrants en situation illégale.

La Commission européenne a présenté un plan d’action aux États membres sur la façon d’améliorer les politiques de retour, et les ministres de l’intérieur devraient adopter un texte promettant « d’en faire plus ». « Des taux de retour plus élevés devraient dissuader l’immigration clandestine », estiment-ils dans ce texte.

« Nous pouvons accepter et soutenir les gens qui ont besoin d’une protection, seulement si ceux qui n’en ont pas besoin ne viennent pas ou sont renvoyés rapidement », a expliqué Thomas de Maizière. Même son de cloche côté britannique : « Il faut casser le lien entre le fait de faire ce voyage dangereux vers l’Europe et pouvoir rester en Europe », a plaidé la ministre de l’intérieur, Theresa May. « C’est la raison pour laquelle la Grande-Bretagne a toujours argué qu’il faut renvoyer les migrants dans leur pays d’origine, c’est la raison pour laquelle il faut réprimer ceux qui abusent de notre système d’asile », a-t-elle martelé.

Coopération avec les pays d’origine

Alors que Berlin devrait accueillir au moins 800 000 demandeurs d’asile cette année, le gouvernement britannique conservateur a toujours adopté une ligne très dure sur l’immigration, et ne participe pas à la répartition au sein de l’UE de réfugiés arrivés en Grèce et en Italie. Londres a en revanche promis d’accueillir dans les années à venir 20 000 réfugiés syriens provenant directement des camps de l’ONU dans des pays voisins de la Syrie.

Le ministre luxembourgeois de l’intérieur, Jean Asselborn, a estimé qu’il fallait « tout faire dans les prochaines semaines et prochains mois (…) pour qu’on puisse concrétiser les retours », alors qu’aujourd’hui, seuls 40 % des ordres de quitter le territoire intimés à des clandestins en Europe sont effectivement suivis d’effet.

Il a rappelé que les 28 chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE tenteraient d’améliorer la coopération sur ce sujet avec les pays africains d’où les migrants économiques sont en grande partie originaires, lors d’un sommet à Malte en novembre.

08.10.2015, avec AFP

Source : lemonde.fr

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