La production laitière américaine fait reposer sa productivité sur l’exploitation de centaines de milliers de travailleurs immigrants illégaux, selon ce que rapporte la publication spécialisée La Vie Agricole qui cite une étude du Texas A&M AgriLife Research, produite pour le compte de la National Milk Producers Federation (NMPF), un important lobby américain de l’industrie laitière.
«Ces chiffres indiquent une chose: le fameux coût de revient du lait américain, supposément 30 % moins élevé qu’au Québec, repose sur l’exploitation de dizaines de milliers de personnes vulnérables payées sous le salaire minimum, sans aucune couverture sociale et souvent logées dans des conditions déplorables», souligne La Vie Agricole.
Pertes
De nombreuses voix, en provenance des États-Unis et du Mexique, mettent en garde les politiciens et les consommateurs des conséquences du Partenariat transpacifique.
Donald Trump, candidat à l’investiture républicaine, promet de repousser tous les travailleurs illégaux hors du pays, s’il devient le prochain président des États-Unis.
Selon la NMPF, le départ forcé de ces travailleurs pourrait signifier une diminution de la production laitière de 25 % à l’échelle nationale, la perte de 200 000 emplois à la ferme et dans les secteurs connexes, de même qu’un recul du produit intérieur brut agricole de 32 milliards $.
Produit en août 2015, le rapport souligne que 51 % de la force de travail sur les fermes laitières est issue de l’immigration illégale et qu’elle est à l’origine de 79 % de toute la production laitière américaine.
Problèmes de santé publique
Par ailleurs, une étude récemment publiée dans les Actes de l'Académie nationale des scientifiques (PNAS) prédit qu’une augmentation massive de la production mondiale de viande dans les usines d'élevage d’ici 2030 va augmenter l'utilisation d'antibiotiques de 67 %, ce qui pose une menace pour la santé publique.
«L'utilisation d'antibiotiques dans les élevages industriels risque d’augmenter la crise de résistance aux antibiotiques aux États-Unis et dans l'Union européenne», s’inquiètent des chercheurs associés à l’Institute for Agriculture and Trade Policy IATP), basée à l’Université St. Paul, à Minneapolis au Minnesota.
2015/10/12
Source : journaldemontreal.com