jeudi 4 juillet 2024 00:23

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Cinq visages de l'ultranationalisme russe

Le jour férié de l'unité nationale, qui commémore la libération de la ville de Moscou en 1612, est l'occasion pour les mouvements ultranationalistes russes de montrer leur force dans la rue.

Depuis que Vladimir Poutine a décrété le 4 novembre «jour férié» commémorant la libération de Moscou occupée par les Polonais en 1612, le parti Russie unie du président et les groupes ultranationalistes organisent leur «marche russe» dans la capitale. Une multitude de groupuscules proslaves, anti-immigrés, néobolcheviques ou néonazis défilent sous leurs bannières et slogans radicaux. Qui sont les cinq principaux leaders de cette Russie ultranationaliste?

1. L’anti-immigré

Dmitri Demouchkine dirige le mouvement Les Russes, qui s’en prend aux immigrés et notamment aux musulmans du Caucase, accusés de tous les maux. «La Russie aux Russes, l’Europe pour les Blancs!», «Gloire à la nation russe!» et « Marre de nourrir le Caucase» sont quelques-uns des slogans de ce parti. Demouchkine est un ancien dirigeant de l’Union slave et du Mouvement contre l'immigration clandestine, interdits par les autorités russes pour extrémisme et propagande nationale-socialiste. C'est lui qui organise la logistique de la marche russe chaque année.

2. Le populiste furieux

 Le nom de son parti ne dit rien de son extrémisme. Vladimir Jirinovski dirige le Parti libéral-démocrate et s'est imposé dès les années 90 comme leader de l'extrême droite populiste. A l'élection présidentielle de 2012, il obtenait 6,2% des voix. Dans un sondage publié en 2014, Jirinovski inspirait confiance à 16% des Russes. Cet habitué des sorties provocatrices, scandaleuses, délirantes ou déplacées a appelé ses gardes du corps à violer des journalistes femmes qui l'interrogeaient et proposé en 2014 à la Pologne et à la Hongrie de se partager l'ouest de l'Ukraine. Il a des contacts avec le Front national en France.

3. L'idéologue

Alexandre Douguine est un intellectuel russe influent jusqu'au cœur du Kremlin. Sa théorie néoeurasiatique consiste à faire du monde russe et du Caucase un continent culturel, comme une sorte de troisième voie entre le capitalisme et le communisme. Il déteste l'Occident et porte des valeurs qu'il qualifie de slaves et influence le courant traditionaliste ésotérique russe . Il a été à l'origine de la création du Parti national-bolchevique, dont la figure médiatique fut l'écrivain avant-gardiste ultranationaliste Edouard Limonov. Douguine dirige aujourd'hui le parti Eurasie.

4. Le néonazi

Abattu en 2006 par la police, Dimitri Borovikov était le leader de BTO, Organisation terroriste de combat, issue de groupes skinheads. Ce groupuscule a multiplié les attaques contre des immigrés ou des symboles de l'occidentalisation comme le restaurant McDo de Saint-Pétersbourg attaqué en 2003. Ce groupe terroriste a aussi commis des assassinats. Les néonazis russes ont fait de la tombe de Borovikov un lieu de rassemblement et de pèlerinage.

5. Le «modéré»

Konstantin Krylov est le leader du Parti national démocratique russe. Il soutient la politique de Poutine en Ukraine et reconnaît que plusieurs membres de son parti sont allés se battre dans le Donbass. Il trouve le Kremlin trop mou dans sa politique de limitation de l'immigration mais veut se démarquer de l'extrême droite la plus radicale et «faire ce qu'il faut pour qu'il n'y ait plus de skinheads en Russie».

03.11.2015, Olivier Bot

Source : Tribune de Genève

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