Porté par le Maroc dès le départ, le Processus de Rabat sur la migration et le développement offre une feuille de route euro-africaine opérationnelle dans l’optique d’une migration équitable et à visage humain.
Cette initiative, lancée lors de la conférence ministérielle sur les migrations et le développement tenue en juillet 2006 à Rabat, regroupe 57 pays africains et européens ainsi que la Commission européenne et la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Ses promoteurs prônent une gestion cohérente et efficace des flux migratoires, selon une approche durable qui privilégie la dimension humaine, et l’instauration d’un dialogue politique permanent entre les divers acteurs et parties prenantes.
Dans un contexte marqué par les crises humanitaires dues au déferlement continu des migrants et réfugiés vers l’Europe, les ministres de plus de cinquante pays d’origine, de transit et de destination s’étaient retrouvés à Rabat il y a une décennie autour des questions soulevées par les enjeux migratoires.
Les vues convergentes qu’ils y ont exprimées ont révélé la nécessité d’appréhender les questions en lien avec l’exode et l’asile de façon équilibrée et dans un esprit de responsabilité partagée.
La déclaration et le plan d’action adoptés lors de la conférence de Rabat témoignent de ce partenariat novateur qui a jeté les bases d’un partenariat étroit entre les pays concernés par la "route migratoire ouest-africaine", comprenant les flux migratoires vers le Vieux continent en provenance du nord, du centre et de l’ouest de l’Afrique.
Le processus de Rabat tend ainsi vers l’instauration d’un cadre de dialogue et de consultation au sein duquel sont mises en œuvre des initiatives concrètes et opérationnelles permettant de prévenir et de limiter les flux de migration irrégulière. Pourtant, il ne s’agit là que d’un aspect d’une politique migratoire qui, pour être cohérente, vise à mieux organiser la migration légale et à promouvoir le lien entre migration et développement.
Deux ans plus tard, la deuxième conférence euro-africaine sur la migration et le développement, organisée à Paris en 2008, a confirmé la vitalité du processus et débouché sur un ambitieux programme triennal axé sur la migration légale, la migration irrégulière, la migration et le développement.
Ce plan a été formellement mis en œuvre dans le cadre du projet de plan d’action de la conférence de Rabat, financé par l’UE et l’agence espagnole de coopération internationale, lequel projet a été finalisé début 2011.
La 3ème conférence ministérielle euro-africaine sur la migration et le développement, tenue en novembre de la même année à Dakar, a permis d’adopter une nouvelle stratégie pour la période 2012-2014 prévoyant une série d’initiatives bilatérales, régionales et multilatérales.
Elle a été suivie, en novembre 2014, d'une réunion ministérielle en Italie qui a donné lieu à la déclaration de Rome, un document stratégique qui consacre l’engagement des partenaires africains et européens au sein du processus de Rabat face à la nouvelle donne migratoire.
Le programme d’action de Rome repose sur la promotion de la protection internationale des migrants, la mobilité et la migration légale, la gestion des frontières et la lutte contre la migration irrégulière ainsi que le renforcement des synergies entre migration et développement.
10 nov 2015
Source : MAP