Ce devait être un moment politique fort, de discussions entre responsables africains et européens pour trouver des solutions concrètes afin de limiter le flux de migrants vers l’Europe. Le sommet de La Valette, mercredi 11 et jeudi 12 novembre, risque toutefois d’être éclipsé par le conseil informel des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne (UE), programmé dans la foulée, jeudi après-midi. Et notamment par la Turquie, qui sera au cœur de ce rendez-vous.
Lorsque le projet de sommet est né, en avril, l’émotion était à son comble après les naufrages, en Méditerranée, de navires emplis de réfugiés. Elle a laissé la place à l’inquiétude, voire à un vent de panique, alors que le flux ne s’est pas tari (750 000 arrivées en Europe depuis janvier, de 600 000 à 700 00 attendues pour les quatre prochains mois selon l’ONU). Les demandeurs d’asile syriens – et aussi africains désormais – empruntent davantage la route des Balkans mais, depuis janvier, quelque 140 000 personnes ont aussi navigué entre la Libye et l’Italie.
Une vague de migrants chassant l’autre, les dirigeants européens se focalisent aujourd’hui sur la Turquie. La Commission européenne s’est engagée, en octobre, dans une négociation incertaine pour convaincre Ankara de garder les 2 millions de réfugiés syriens sur son territoire, ou du moins de freiner leur arrivée en Europe. Les dirigeants européens sont « un peu perdus, ne savent pas trop où en est la discussion », relève un diplomate européen. Le numéro deux de la Commission, Frans Timmermans, devait se rendre à nouveau en Turquie, mercredi, et Jean-Claude Juncker, le président de l’institution, faire un rapport dans la foulée aux leaders européens à La Valette…Suite