Le modèle marocain en matière de formation des prédicateurs et des imans suscite l'intérêt de plusieurs pays dans le monde qui veulent tirer profit de cette expérience réussie, a souligné, mercredi à Agadir, le secrétaire général du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), M. Abdellah Boussouf.
S'exprimant lors d'une conférence sous le thème "Le transfert du modèle marocain de la gestion du champ religieux à travers la formation des imams français au Maroc", M. Boussouf a relevé que ce modèle, qui jouit du respect et de l'intérêt au niveau mondial, est sollicité par plusieurs pays comme la France pour la formation de prédicateurs et imams capables de faire diffuser les principes et les vertus de l'Islam , loin de l'intégrisme et de l'extrémisme.
Lors de cette conférence, organisée dans le cadre de la 12-ème édition du Festival international "Cinéma et migrations" qui se tient du 10 au 14 novembre à Agadir, M. Boussouf a expliqué que ces imams sont formés à l'islam marocain basé particulièrement sur trois piliers à savoir le rite mâlikite, la doctrine ach'arite conçue comme la voie du juste milieu, entre la tradition et la raison, et le soufisme, conçu comme une école cultivant l'amour spirituel qui rejaillit dans toute l'existence du croyant, en mettant l'accent sur l'importance primordiale de l'institution d'Imarat Al Mouminine dans la stabilité religieuse et politique du Maroc.
La signature en septembre dernier de la Déclaration conjointe franco-marocaine relative à la coopération en matière de formation d'imams à l'occasion de la visite du président François Hollande au Maroc, constitue une reconnaissance de cette expérience réussie, a-t-il rappelé assurant que ce modèle aspire à accompagner les différents faits nouveaux en matière religieuse notamment la civilisation moderne et les progrès réalisés par les Sciences humaines.
Après avoir passé en revue les difficultés que rencontrent les musulmans dans les pays européens lors de la pratique de leurs rites religieux, le secrétaire général du CCME a estimé que l'Europe fait face actuellement au problème des formes de la religiosité, mettant en exergue la compatibilité de l'Islam comme religion avec les principes et les valeurs démocratiques de l'Europe.
Dans ce contexte, M. Boussouf a déploré l'existence d'un problème de compétences religieuses capables de donner à l'Islam son vrai sens d'amour et de paix dans des sociétés modernes et démocratiques, appelant à éviter les débats et les discussions stériles et inutiles sur des questions religieuses n'existant pas dans l'Islam.
En l'absence d'une formation religieuse adéquate dans les pays européens, des jeunes musulmans recourent, malheureusement, aux réseaux sociaux pour trouver des réponses aux questions religieuses qui les préoccupent, ce qui peut les exposer au risque de rallier des groupes extrémistes et terroristes, a fait noter M. Boussouf lors de cette conférence.
11 nov. 2015
Source : MAP