Dans le Plan d’action adopté à l’issue de ce sommet, qui a clos ses travaux jeudi, les pays de l’UE et leurs partenaires africains ont cité l’initiative marocaine de formation des imams parmi les expériences réussies sur le plan régional.

Ils ont également appelé à tirer les enseignements des "nombreuses actions de coopération lancées avec succès" en matière de migration avec certains pays africains, dont le Maroc.

Le plan d'action s'articule autour de cinq "domaines prioritaires" prévoyant des actions à mettre en œuvre "dans le plein respect de la souveraineté des pays et des législations nationales, et en tenant compte des spécificités nationales".

Selon le document adopté, les mécanismes existants du processus de Rabat, du processus de Khartoum et la stratégie commune UE-Afrique serviront à assurer le suivi de la mise en œuvre de ce Plan d’action.

Préconisant l’intégration des questions de migration dans la coopération au développement, le plan prône l’encouragement de la coopération triangulaire entre pays subsahariens, pays du sud de la Méditerranée et pays européens sur des sujets se rapportant aux migrations afin de favoriser le développement dans les régions d'origine.

Pour faire face à l'instabilité et aux crises, les différentes parties soulignent la nécessite de prendre des mesures concernant les conflits et les violations des droits de l'homme, à l'origine des déplacements internes, de la migration irrégulière et des flux de réfugiés.

"Une attention particulière devrait être accordée à la situation dans certains pays d'Afrique, notamment dans les régions du Sahel, du lac Tchad et de la Corne de l'Afrique", fait observer le document.
L’accent est également mis sur le renforcement de la protection des réfugiés et autres personnes déplacées, des droits de l'homme de tous les migrants et demandeurs d'asile, l’appui à l'intégration des réfugiés et personnes déplacées de longue durée dans les communautés d'accueil.

Les programmes régionaux de développement et de protection dans la Corne de l'Afrique et en Afrique du Nord devraient être opérationnels pour la mi-2016. Ces programmes ont pour but de répondre aux besoins, en termes de protection et de développement, des personnes en situation de déplacement et leurs communautés d'accueil.

Les parties prenantes plaident aussi pour le renforcement de la coopération afin de faciliter le retour et la réintégration durable des migrants irréguliers, que ce soit en provenance des Etats membres de l'UE et pays associés ou des pays africains de transit et de destination, et ce en application des instruments en vigueur (accord de Cotonou).

Le sommet de La Valette a débouché sur l’adoption d’une Déclaration politique avec des engagements réciproques entre les partenaires africains et européens ainsi que sur le lancement d’un fonds d’urgence dédié à l’Afrique, doté de 1,8 milliard d’euros sur cinq ans.

Il a été marqué notamment par la présence du président français François Hollande, la chancellière allemande Angela Merkel, le Premier ministre britannique David Cameron, le président du Conseil italien Matteo Renzi et le Premier ministre grec Alexis Tsipris et le président du gouvernement espagnol Mariano Rajoy.

Côté africain, le sommet a vu la participation entre autres des présidents sénégalais Macky Sall, invoirien Alassane Ouatrarra, gabonais Ali Bongo Ondimba, et malien Ibrahim Boubacar Keita.

La délégation marocaine, conduite par le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Salaheddine Mezouar, comprend notamment le ministre chargé des Marocains résidant à l'étranger et des affaires de migration, Anis Birou, l’ambassadeur du Maroc auprès de l’UE, Menouar Alem.

12 nov 2015

Source : MAP