Le sommet euro-africain sur la migration, tenu mercredi et jeudi à La Valette, a réaffirmé son attachement au Processus de Rabat comme "cadre opérationnel" de mise en œuvre des différentes actions dans ce domaine.
"Nous exprimons notre ferme détermination politique à faire en sorte que les actions que nous décidons en commun soient mises en œuvre dans le cadre des mécanismes bilatéraux et régionaux existants, notamment les processus de Rabat et de Khartoum", affirment les hauts responsables de l’UE et de plusieurs pays africains dans leur Déclaration finale.
Porté par le Maroc depuis la conférence euro-africaine de 2006, le Processus de Rabat sur la migration et le développement regroupe 57 pays des deux continents ainsi que la Commission européenne et la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
A l’issue de deux jours de discussions à Malte, les parties prenantes ont également exprimé leur engagement continu en faveur du dialogue sur la migration et la mobilité, "tout en promouvant leurs aspects opérationnels".
"Nous nous engageons à prendre des mesures concrètes pour faire face aux défis qui se posent en matière de migration et de mobilité au niveau approprié et en tenant compte de la dimension de l'égalité entre les hommes et les femmes", lit-on dans la Déclaration finale de ce sommet initié par Bruxelles.
Les parties prenantes ont notamment convenu de "lancer un certain nombre d'initiatives prioritaires avant la fin de 2016, à titre de première réponse à certains des défis auxquels nous sommes actuellement confrontés".
Elles se sont engagées à affecter "les ressources appropriées" à la mise en œuvre de ces mesures concrètes en faisant usage de tous les instruments existants, dont le fonds d'affectation spéciale d'urgence de l'UE, doté de 1,8 milliard d'euros, pour promouvoir la stabilité et la lutte contre les causes profondes de la migration irrégulière et du phénomène des déplacés en Afrique.
Les responsables européens et africains ont à cet effet convenu de mettre en œuvre un plan d'action conjoint, approuvé au cours de ce sommet qui s’est tenu au plus fort de la crise des migrants et réfugiés dans le Vieux continent.
Ils ont décidé d’organiser "au plus tard en janvier 2017" une réunion pour faire le point sur l'ensemble des progrès accomplis dans la mise en œuvre de ce plan d'action.
Selon la Déclaration finale, les parties prenantes s’engagent à réagir avec détermination et à gérer ensemble les flux migratoires dans tous leurs aspects, dans le plein respect des droits de l'homme et de la souveraineté des Etats participants.
"Nous sommes conscients du degré élevé d'interdépendance entre l'Afrique et l'Europe lorsqu'il s'agit de faire face à des défis communs qui ont des répercussions sur la migration", ont-elles relevé.
Elles citent entre autres le besoin de promouvoir les droits de l'homme, d’éradiquer la pauvreté, de soutenir le développement socioéconomique et d’atténuer les effets du changement climatique et s'adapter à ces derniers.
Les pays de l’UE et leurs partenaires africains ont d'autre part mis l’accent sur la nécessité d’accorder une attention particulière à la stabilité et à la sécurité, sur lesquelles pèsent actuellement les menaces du terrorisme, du commerce des armes et des conflits armés.
"Nous prenons l'engagement de faire face à ces défis d'une manière concertée, en particulier au moyen de l'alerte rapide ainsi que de la prévention et du règlement des conflits", ont-ils affirmé.
Ils se déclarent en outre déterminés à s’attaquer aux causes profondes de la migration irrégulière et des déplacements forcés résultant de la fragilité et de l'insécurité de certains Etats, ainsi que des évolutions démographiques, économiques et environnementales.
"Nous sommes déterminés à renforcer la lutte contre la migration irrégulière conformément aux accords et obligations existants en vertu du droit international, ainsi qu'aux arrangements établis d'un commun accord en matière de retour et de réadmission", ont-ils soutenu.
La délégation marocaine à ce sommet est notamment composée du ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Salaheddine Mezouar, du ministre chargé des Marocains résidant à l'étranger et des affaires de migration, Anis Birou, de l’ambassadeur du Maroc auprès de l’UE, Menouar Alem, et de l'ambassadeur du Royaume en Italie, Hassan Abouyoub.
12 nov 2015
Source : MAP