L'Union européenne a proposé jeudi la tenue d'un sommet spécial avec la Turquie pour conclure les tractations en cours avec ce pays, à qui elle demande de freiner le flux de réfugiés se dirigeant vers l'Europe.
"Nous sommes prêts à tenir un somet spécial des 28 Etats membres avec la Turquie aussi rapidement que possible", a dit devant la presse Donald Tusk, le président du Conseil européen (qui réunit les dirigeants des Etats membres), à l'issue d'un sommet européen à La Valette.
"Je n'ai pas encore de date", a-t-il ajouté, alors que celle du 22 novembre avait été précédemment évoquée par des sources européennes. Cela devrait être "fin novembre ou début décembre", a dit de son côté la chancelière allemande Angela Merkel.
Ce sommet aura pour but de "conclure nos discussions avec la Turquie", a dit le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, qui faisait référence au plan d'action commun que l'UE veut faire accepter à la Turquie pour qu'elle s'engage à freiner l'afflux de réfugiés se dirigeant vers l'Europe.
"Les négociations sur le plan d'action progressent bien et sont proches d'une conclusion", a assuré M. Juncker. Mais "nous avons quelques problèmes de financement", a-t-il dit.
Pour répondre à la demande d'Ankara d'une aide financière d'au moins trois milliards d'euros pour accueillir des réfugiés syriens et irakiens, la Commission européenne propose que l'UE apporte cette somme sur deux ans, en 2016 et 2017.
L'exécutif européen apporterait 500 millions d'euros, issus du budget de l'UE, et demande à tous les Etats membres de verser des contributions de leur côté, à hauteur de 2,5 milliards d'euros, pour atteindre un total de 3 milliards.
Pour ne pas perdre de temps, la Commission a déjà proposé jeudi aux Etats membres une clé de répartition de leurs contributions, en fonction de leur poids économique.
La Commission européenne avait annoncé il y a quelques semaines avoir jeté les bases du plan d'action commun, mais Ankara avait douché son optimisme en disant qu'il n'était pas encore acquis.
Le contenu du plan est connu. L'UE demande à la Turquie, qui accueille déjà 2,2 millions de réfugiés principalement syriens, de freiner le flux de réfugiés, en lui donnant les moyens financiers d'en accueillir davantage sur son territoire.
Les Européens lui demandent également de rendre sa frontière avec l'UE plus imperméable et d'accepter davantage de "réadmissions" de migrants entrés irrégulièrement en Europe via la Turquie.
En contrepartie, la Turquie insiste pour que l'aide financière européenne soit substantielle. Elle veut aussi accélérer les discussions sur une "libéralisation" des visas pour les citoyens turcs voyageant dans l'UE et une relance des négociations d'adhésion.
12 nov 2015
Source : AFP