Le plan d'action adopté jeudi au sommet de La Valette entre Etats européens et africains comprend une série d'engagements des deux parties pour s'attaquer aux "causes profondes" qui poussent de nombreux Africains à quitter leurs pays.
Voici quelques-unes des dispositions du plan, qui sont des lignes directrices plus que des mesures concrètes. Les projets qui s'en inspireront pourront être financés par le Fonds d'urgence pour l'Afrique, lancé jeudi à Malte par l'UE.
La Commission européenne a doté ce fonds de 1,8 milliard d'euros et exhorte chacun des Etats membres de l'UE à l'abonder pour parvenir à un total de 3,6 milliards d'euros. Pour l'heure, seulement 78 millions d'euros de contributions ont été annoncés par les Etats.
EMPLOI, DEVELOPPEMENT
- lancer des projets qui puissent augmenter les opportunités d'emploi dans les régions d'origine et de transit des migrants africains, en particulier par des investissements publics et privés en faveur de l'agriculture et du développement économique rural.
- Réduire d'ici 2030 à moins de 3% les coûts de transaction des transferts de fonds de la diaspora africaine vers l'Afrique.
CONTRE L'INSTABILITE EN AFRIQUE
- améliorer l'accès à des services de base pour les populations déplacées, notamment l'accès à l'éducation, à l'eau et à des services de santé.
- dans la région du Sahel, du Lac Tchad et de la Corne de l'Afrique, "renforcer le soutien aux initiatives diplomatiques", notamment par des efforts de médiation, pour mettre un terme aux crises les plus urgentes.
- dans ces mêmes régions, lancer des initiatives pour prévenir la radicalisation de la jeunesse.
MIGRATION LEGALE
- doubler le nombre de bourses européennes pour étudiants et chercheurs africains en 2016 par rapport à 2014.
- lancer des projets pilotes mettant en commun des offres de migration légale (de travail, d'études de recherche) par certains Etats membres pour des pays africains sélectionnés.
- conclure les négociations actuellement en cours et en ouvrir de nouvelles sur des accords facilitant l'attribution de visas.
LUTTE CONTRE LES TRAFICS
- identifier des contacts nationaux uniques pour les activités de lutte contre les passeurs et les trafics.
- installer, en tant que "projet pilote" une équipe commune d'investigation au Niger contre les réseaux de passeurs.
- organiser des campagnes d'information dans les pays d'origine et de transit sur les pratiques des passeurs et sur la situation migratoire en Europe.
RETOURS ET READMISSION
- renforcer les capacités des autorités des pays d'origine des migrants à traiter rapidement les procédures de réadmission.
- envoyer des missions d'agents de services africains de l'immigration dans des pays européens pour vérifier la nationalité des migrants irréguliers. De telles missions d'identification auront lieu au premier trimestre 2016 avec au moins dix pays africains volontaires.
12 nov 2015
Source : AFP