Manuel Valls défend un modèle "assimilationniste" des valeurs de la République, plutôt que l'octroi du droit de vote aux étrangers aux élections locales, rejetant toute conception "ethnique" de la nationalité, dans une tribune publiée vendredi sur Facebook.
"Le modèle que nous défendons est celui qui attend des futurs citoyens qu’ils adhérent, qu’ils assimilent et qu’ils partagent les valeurs de la République qui leur sont transmises par les institutions : la liberté, l’égalité, la fraternité, la laïcité. C’est d’ailleurs en cela que notre modèle est profondément assimilationniste" écrit le Premier ministre.
"N'ayons pas peur du mot !" s'exclame-t-il. "Il ne signifie pas l’exclusion, bien au contraire ! La gauche rejette toute conception +identitaire+ ou +ethnique+ de la nationalité. Ça, c’est le projet inique de l’extrême droite."
"Nous devons défendre notre conception ouverte et exigeante de la naturalisation et continuer à accueillir de nouveaux Français plutôt que de créer des +citoyens de seconde zone+ n’ayant un droit de vote que pour les élections locales", estime Manuel Valls.
"Depuis deux siècles, la France, terre d’immigration – et je ne minimise pas les difficultés actuelles – a montré une certaine faculté à fabriquer des citoyens français qui jouissent pleinement de l’ensemble de leurs droits", précise-t-il.
Il se félicite notamment d'avoir "agi sur les délais d'instruction de demandes" de naturalisation, d'avoir "simplifié l'instruction des dossiers" ou encore "généralisé l’organisation des cérémonies d’accueil des nouveaux Français" pour remettre "la naturalisation à la place qu’elle méritait".
Le Premier ministre se rend samedi à Evry pour assister à une cérémonie de naturalisation de citoyens français.
Il avait répété la semaine dernière que pour lui le droit de vote des étrangers non communautaires n'était "plus le sujet". "Cette promesse" du candidat Hollande, "elle ne sera pas mise en oeuvre et je suis convaincu qu'elle ne sera pas re-proposée à la prochaine élection présidentielle parce qu’elle tend inutilement", avait-il martelé.
Le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis avait lui affirmé que le droit de vote des étrangers était "toujours à l'ordre du jour du Parti socialiste" et "adviendra un jour".
Manuel Valls avait écarté le mois dernier l'idée d'organiser un référendum sur l'accord du droit de vote aux étrangers non communautaires, car le résultat serait selon lui un "vote massivement contre".
13 nov 2015
Source : tv5monde.com/AFP