Les pays de l'Union européenne ne doivent pas s'abandonner à des réactions basiques et rejeter les réfugiés après les attentats de Paris, parce que les tireurs étaient des criminels, pas des demandeurs d'asile, a déclaré dimanche le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker.
En Pologne et en Slovaquie, des voix se sont fait entendre après les attentats de Paris et Saint-Denis, qui ont fait 129 morts vendredi soir, pour faire un parallèle entre ces violences et l'accueil de réfugiés musulmans.
"Il ne faut pas confondre les différentes catégories de personnes qui viennent en Europe", a déclaré Jean-Claude Juncker lors d'une conférence de presse en marge du G20 qui se tient à Antalya en Turquie.
Un des auteurs présumés des attentats de Paris a été identifié comme étant entré dans l'Union européenne en passant par l'île grecque de Leros le 3 octobre dernier, en compagnie d'autres réfugiés. A son entrée, il a été identifié et ses empreintes digitales enregistrées.
"Celui responsable des attentats à Paris (...), c'est un criminel et pas un réfugié, pas un demandeur d'asile", a martelé le président de la Commission européenne.
"J'inviterais ceux en Europe qui tentent de modifier l'ordre du jour que nous avons adopté -- je voudrais leur rappeler d'être sérieux à ce sujet et de ne pas céder à ces réactions basiques que je n'apprécie pas", a-t-il ajouté.
Le nouveau ministre polonais chargé des Affaires européennes, Konrad Szymanski, a déclaré samedi que son gouvernement n'était pas d'accord avec l'engagement pris par le gouvernement précédent de participer au programme de répartition des migrants au sein de l'Union européenne et que désormais, "face aux actes tragiques à Paris, nous ne voyons pas la possibilité politique de mettre cela en oeuvre".
Samedi, le Premier ministre slovaque, Robert Fico, a déclaré : "Nous disons qu'il y a des risques énormes pour la sécurité lié aux migrations. Espérons que certaines personnes vont maintenant ouvrir les yeux."
Il ne faut pas modifier le plan de relocalisation des migrants qui porte sur 160.000 personnes à répartir au sein de l'UE, a rétorqué Jean-Claude Juncker.
"Je vois la difficulté, mais je ne vois pas la nécessité de modifier notre approche générale", a-t-il déclaré.
Donald Tusk, l'ancien Premier ministre polonais et désormais président du Conseil européen, a rappelé que l'UE appellerait les dirigeants du G20 à apporter une réponse coordonnée à la crise migratoire. Cette année, l'Europe aura sans doute accueilli un million de personnes en provenance d'Asie et d'Afrique.
"Nous ne demandons pas à nos partenaire de faire plus que l'Europe, mais nous demandons à la communauté internationale de ne pas faire moins. Tous les pays du G20 partagent la responsabilité associée à cette crise. La solidarité devrait être au cœur de nos décisions", a déclaré Donald Tusk.
15/11/2015,Jan Strupczewski et Lidia Kelly
Source : Reuters