Les flux de migrants vers les îles grecques enregistraient lundi un record à la baisse avec seulement quelques dizaines d'arrivées, "une première" depuis cet été, ont indiqué les autorités grecques, évoquant des raisons météorologiques sans exclure un coup de frein turc au trafic.
"Les flux sont très très restreints, avec à peine quelques centaines d'arrivées enregistrées sur toutes les îles de l'Egée depuis ce week-end", contre plusieurs milliers par jour depuis des mois, a indiqué à l'AFP une source au ministère de la politique migratoire. "C'est une première depuis cet été", a-t-elle relevé.
"Cela peut être dû au temps", avec des vents violents sur la zone, "au contrecoup sur les migrants et les passeurs" de la décision de la Slovénie, Serbie et Macédoine de désormais limiter les passages sur la route des Balkans aux seuls Syriens, Afghans et Irakiens, "ou à un geste de bonne volonté de la Turquie", pressée par l'Union européenne de freiner les départs de ses côtes, a ajouté cette source.
A Lesbos, principale porte d'entrée, il n'y a eu que 42 arrivées dimanche, et 24 lundi jusqu'à 15h00 GMT, précisait-on du côté des garde-côte. A titre de comparaison, il y en avait eu quelque 2.500 il y a trois jours.
Quelque 653.000 migrants sont arrivés par la mer depuis janvier en Grèce, selon les derniers chiffres de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Mais leur route vers l'Europe de l'ouest et du nord est entravée par la décision prise la semaine dernière par les voisins balkaniques de la Grèce de désormais filtrer les nationalités autorisées à passer leurs frontières.
Plus d'un millier de migrants, notamment Iraniens, Pakistanais, Marocains, Algériens, Bangladeshis ou Somaliens, restaient du coup bloqués lundi près du poste frontière gréco-macédonien d'Idomeni (Gevgelija pour la Macédoine). Au moins cinq de ces migrants, s'affirmant Iraniens, s'étaient cousus les lèvres lundi pour protester contre le refus macédonien de les accepter.
23 nov 2015
Source : AFP