Au lendemain des attentats parisiens, le durcissement de l’Europe sur la question des réfugiés était prévisible.
Elle est désormais tangible, alors qu’il est avéré que deux des kamikazes ont emprunté la « route des Balkans », se noyant dans la masse des réfugiés. Malgré les appels de la Commission européenne ou du Haut-Commissariat des Nations unies aux réfugiés (UNHCR) à ne pas faire de redoutables amalgames, les gouvernements européens referment leurs portes les uns après les autres, débordés par le nombre des migrants, confrontés à des opinions publiques de plus en plus hostiles et incapables de mettre en place un système de solidarité efficient.
Tout un symbole : la Suède, sans doute le pays de l’Union le plus ouvert, a annoncé, mercredi 25 novembre, un drastique tour de vis dans sa politique d’asile, la situation étant jugée « intenable » par son gouvernement. « La législation suédoise va être adaptée au niveau minimal de l’Union européenne » pour une période de trois ans, a déclaré le premier ministre, Stefan Löfven. « Il faut soulager la pression pour que plus de personnes demandent l’asile dans d’autres pays européens », a-t-il ajouté. Lors des deux derniers mois, ce pays de 9,8 millions d’habitants a accueilli 80 000 demandeurs d’asile.
Cette annonce intervient alors que, sur la « route des Balkans », un certain nombre de pays (Slovénie, Croatie, Serbie et Macédoine) se sont mis, ces derniers jours, à « filtrer » les migrants, ne laissant passer que les Syriens, les Irakiens ou les Afghans. Les Nations unies ont...Suite