samedi 23 novembre 2024 18:12

La Grèce accepte l'aide européenne face au flux migratoire

La Grèce a accepté jeudi l'aide de l'Union européenne pour surveiller ses frontières et gérer l'afflux de milliers de migrants, écartant ainsi la menace d'une éventuelle suspension de l'espace Schengen.

Quelques heures avant une réunion vendredi des ministres de l'Intérieur de l'UE consacrée à la situation de la Grèce face à la crise migratoire, Athènes a finalement répondu aux appels de Bruxelles et accepté l'offre d'assistance de ses partenaires.

Des responsables européens avaient auparavant souligné que la Grèce n'était pas menacée d'une expulsion de l'espace Schengen, une mesure qui aurait été toute symbolique puisque ce pays n'a pas de frontières communes avec d'autres pays de l'UE.

Mais des diplomates n'en avaient pas moins souligné que le gouvernement grec faisait l'objet de fortes pressions afin qu'il démontre sa volonté de coopérer avec ses partenaires sur la question migratoire.
Athènes a finalement répondu favorablement à trois propositions de l'UE: envoi de personnel européen à sa frontière nord, déploiement de gardes-frontières étrangers sur les îles de la mer Egée et fourniture de tentes et de matériel destinés aux migrants bloqués sur son territoire.

Cette décision a été saluée par le commissaire européen à la Migration, Dmitris Avramopoulos, lui-même grec.

A la frontière entre la Grèce et la Macédoine, des affrontements ont opposé pour la deuxième journée consécutive les policiers macédoniens à des dizaines de manifestants et un migrant marocain de 22 ans est mort électrocuté près d'une voie ferrée.

CLOTURE

Quelque 3.000 personnes, en majorité venues du Pakistan, d'Iran et du Maroc, sont bloquées depuis plusieurs semaines côté grec du poste-frontière d'Idomeni et veulent passer en Macédoine pour gagner ensuite l'Europe occidentale.

La Macédoine a érigé dans ce secteur une clôture métallique pour empêcher le passage des migrants et prévoit de la prolonger pour couvrir au total plus de 40 kilomètres.

Comme la veille, des dizaines de migrants ont lancé jeudi des pierres sur les policiers macédoniens, qui ont riposté en tirant des grenades lacrymogènes.

Les affrontements ont commencé samedi dernier quand un migrant, probablement marocain lui aussi, a été grièvement brûlé par électrocution en tentant de monter sur un wagon.

Amnesty International a demandé à la Macédoine de mettre fin à sa politique "discriminatoire".

L'agence européenne Frontex, chargée de la coordination de la surveillance aux frontières extérieures de l'UE, a annoncé jeudi qu'elle allait aider les Grecs dans leurs tâches administratives le long de la frontière avec la Macédoine.

Les agents de Frontex prêteront main forte aux Grecs pour enregistrer les migrants mais ne devraient ni patrouiller le long de la frontière, ni assurer des gardes, a-t-on précisé de source grecque autorisée.
Début octobre, Frontex avait demandé aux Etats membres de l'UE un renfort de 775 gardes mais n'en a jusqu'ici obtenu que 447, a déclaré dans un communiqué son directeur exécutif, Fabrice Leggeri.

3 décembre 2015, Alastair Macdonald et Alexandros Avramidis

Source : Reuters

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