Abdelhamid Abaaoud, les frères Salah et Brahim Abdeslam, Bilal Hadfi... Points communs : auteurs d'actes terroristes en France et Marocains. Car s'ils résidaient à Bruxelles et avaient la nationalité belge (ou française), les participants aux attentats de Paris du 13 novembre détenaient aussi la nationalité marocaine. De quoi inquiéter la classe politique du Royaume chérifien qui a décidé d'ouvrir un débat au sein de son propre parlement.
L'initiative vient du PJD, le Parti de la Justice et du Développement (islamiste modéré) du Premier ministre Abdelilah Benkirane. Cette semaine, le groupe parlementaire du PJD a demandé une réunion d’urgence de la commission des Affaires étrangères avec les ministres des Marocains résidant à l'Etranger (MRE) et des Affaires islamiques, Anis Birou et Ahmed Taoufik. Le premier dispose de données concernant les Belgo-marocains, le second est en charge de l'envoi des imams formateurs en Belgique.
Pour la députée PJD Nezha El Ouafi, il s'agira au cours de cette commission de "discuter de l’action gouvernementale visant à encadrer les jeunes marocains résidents à l’étranger et les prémunir contre l’extrémisme", comme l'explique le journal en ligne le 360.ma.
L'image du Maroc à l'étranger
Car outre la prévention du radicalisme au sein des communautés marocaines en Belgique, les autorités redoutent aussi que les récents événements de Paris ne viennent ternir l'image du Maroc à l'étranger. Pour le PJD, il faut donc "trouver des méthodes de travail pour préserver l’identité nationale, religieuse et culturelle des Marocains sachant que certains d’entre eux étaient impliqués dans les derniers attentats de Paris et rejoignent Daech".
Depuis les attentats de Paris, le Maroc est impliqué à plusieurs niveaux dans ce dossier. Tout d'abord, les autorités locales ont mené plusieurs perquisitions dans les milieux radicaux. Ce sont également les services de renseignements marocains qui ont permis à leurs homologues français de localiser Abdelhamid Abaaoud dans sa cache de Saint-Denis. Enfin, la traque de Salah Abdeslam a conduit le roi Philippe de Belgique à solliciter l'aide du roi du Maroc Mohamed VI.
Reste une question : qui en Belgique et à Bruxelles, en particulier, doit prendre en charge les phénomènes de radicalisation de certains Belgo-marocains ? Selon nos informations, les services secrets sont déjà en train d'infiltrer les milieux extrémistes bruxellois dans le but de déjouer des tentatives d'attentats.
Source : rtbf.be