Ces balafres posées sur le monde poussent comme des champignons sur tous les continents.
L'inventaire des murs-frontières est sans fin et d'historiques exemples sont toujours debout : comme la zone qui sépare la Corée du Nord de celle du Sud, ou la ligne de démarcation qui divise Chypre. La tentation étant forte, de nouveaux sont sans cesse construits qui font appel à des technologies sophistiquées. Parmi les plus connus, figure la barrière qui prétend empêcher l'immigration mexicaine aux ÉtatsUnis. Autres murs tristement célèbres, celui qui confine à Gaza 1,2 million de Palestiniens, et l'autre qui traverse toute la Cisjordanie, construit de barbelés, clôtures électroniques et murs de béton atteignant 9 mètres de haut. Ne faisant pas l'actualité et à ce titre méconnus, d'autres murs zèbrent la carte de l'Asie ou s'y préparent. L'Inde s'est séparée du Bangladesh par le plus long mur du monde, ainsi que du Pakistan par une autre barrière. Ce dernier pays en a édifié une avec l'Afghanistan, afin d'empêcher les islamistes armés d'y entrer. Et la Thaïlande veut rendre infranchissable une partie de sa frontière avec la Malaisie tandis que l'Ouzbékistan poursuit le même objectif avec le Tadjikistan. Ces derniers temps, le monde arabe s'est révélé être le premier contributeur à la mise en service de barrières électroniques, mais cela avait commencé en 1980 avec l'édification, par les Marocains, du « mur des sables » qui devait déjà sa conception à des experts israéliens et américains.
Depuis 2006, les Etats-Unis érigent un mur de 1 300 km de long pour empêcher l'immigration mexicaine.
L'Irak en implante un pour détecter les infiltrations d'insurgés et d'armes provenant de la Syrie et d'Iran. L'Arabie saoudite se paye une clôture destinée à prévenir les infiltrations provenant d'Irak, première étape d'un projet visant à ceindre les 9 000 km de frontières du royaume d'un système sophistiqué de radars, caméras infrarouges et tours de surveillance. Les Émirats mettent, eux, en place une barrière avec Oman, afin de dissuader l'immigration clandestine, et le Koweït renforce la sienne avec l'Irak, faite d'une clôture électrifiée et d'une tranchée. Disposant de moins de moyens, la Tunisie a engagé la construction d'un mur de sable à sa frontière avec la Libye.
En Europe, enfin, l'espace Schengen ne fonctionne plus et des clôtures sont apparues en Hongrie et en Bulgarie. Les fermetures partielles se multiplient dans l'intention de mieux contrôler le flux entrant des réfugiés.
2 Janvier, 2016, François Leclerc
Source : .humanite.fr