mercredi 3 juillet 2024 22:27

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Un rapport du PE souligne l'importance du dialogue interculturel et de la promotion de la diversité dans l'ancrage des valeurs européennes

Le dialogue interculturel, l'éducation et la promotion de la diversité pourraient constituer des pistes pour favoriser l'inclusion sociale et l'ancrage des valeurs fondamentales de l'Union européenne au moment où le vieux continent s'étouffe dans un climat anxiogène, selon un rapport du Parlement européen.

Rédigé par l'eurodéputée britannique Julie Ward et devant être soumis à la prochaine plénière du parlement, ce projet de texte, qui s'intéresse au "rôle du dialogue interculturel, de la diversité culturelle et de l'éducation dans la promotion des valeurs fondamentales de l'Union", souligne l'importance du dialogue pour mieux faire comprendre la diversité des points de vue et des pratiques, renforcer la coopération et la participation, ainsi que la liberté de faire des choix, favoriser l'égalité et promouvoir les processus créatifs.

Le dialogue interculturel est un processus à double sens et il est dans l'intérêt de chacune des parties de se mettre à la place de l'autre, explique l'auteure, en faisant état d'exemples de bonnes pratiques en matière d'échanges culturels par le biais de programmes financés par l'Union européenne, tels qu'Erasmus et d'autres initiatives menées par des ONG, ainsi que les jumelages entre communes, financés par le programme "L'Europe pour les citoyens" qui bénéficie d'une longue expérience de dialogue intergénérationnel et interculturel.

L'eurodéputée soutient que la culture n'est pas un concept figé, mais plutôt une notion élastique qui renvoie à de nombreux points de référence communs, tels que la langue, la foi, les règles vestimentaires, les habitudes alimentaires et les boissons, ainsi que les arts et métiers traditionnels. Aussi, estime-t-elle, que l'on devrait admettre que les peuples migrateurs apportent avec eux des compétences, des connaissances, des idées, de nouvelles perspectives, un esprit d'entreprise et des pratiques culturelles qui enrichissent le tissu social des communautés auxquels ils s'intègrent, et que la migration fait partie intégrante de notre patrimoine culturel.

Pour l'eurodéputée, le rapport s'inscrit dans une perspective plus vaste qui encourage à mener de nouvelles réflexions sur la nature de la violence politique et les processus qui lui sont propres, en partant du principe que la radicalisation est un processus dynamique et relationnel, et qu'elle est la conséquence imprévue et imprévisible d'une série d'événements déstabilisants.

Selon elle, l'extrémisme violent peut parfois trouver ses racines dans l'exclusion culturelle, sociale et économique de certaines personnes par la société qui les entoure. Le langage nuisible à la cohésion et les termes péjoratifs parfois utilisés pour parler des communautés marginalisées et des minorités, ainsi que la discrimination dont sont victimes de nombreuses personnes en particulier des jeunes peuvent être une cause d'aliénation et conduire à la ségrégation de certains groupes au sein de la société, estime-t-elle. Porter un intérêt particulier aux jeunes et aux minorités dans le seul contexte de la radicalisation peut également engendrer une stigmatisation croissante. Dans le même temps, il est de plus en plus nécessaire de promouvoir l'inclusion, la participation et la citoyenneté active, non seulement chez les jeunes issus des minorités, mais aussi parmi les groupes culturels dominants, certains facteurs aggravants pouvant également les éloigner des structures de soutien communautaires qui seraient les plus à même de les aider dans les périodes difficiles.

L'auteure appelle à ce titre à des politiques volontaristes et des stratégies favorisant la promotion de la diversité, de l'interculturalité et de la pluralité, à travers la législation, les programmes éducatifs et l'encouragement de la société civile.

Elle estime en outre que la culture devrait devenir un élément essentiel du dialogue politique avec les pays tiers et rappelle qu'il est nécessaire d'intégrer la culture de manière systématique dans les projets et les programmes de développement, appelant à l'élimination des obstacles à la mobilité pour les artistes, les éducateurs, les universitaires et les travailleurs culturels, en harmonisant et en simplifiant les procédures de délivrance de visas de façon à encourager la coopération culturelle avec l'ensemble des régions du monde

08 jan 2016

Source : MAP

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