L'Autriche va prendre des mesures plus strictes à ses frontières pour refouler les "migrants économiques", afin de réduire le flux migratoire global, a déclaré le chancelier Werner Faymann, qui adopte là un ton plus dur envers les candidats à l'asile.
Des centaines de milliers de personnes fuyant les conflits et la pauvreté au Moyen-Orient, en Afghanistan et dans d'autres régions sont entrés en 2015 en Autriche, dans le but pour beaucoup d'entre eux de poursuivre vers l'Allemagne.
"On doit se tourner vers un plan B. Cela signifie intensifier, de concert avec l'Allemagne, la politique de renvoi des migrants économiques, et diminuer le nombre global (d'arrivées)", explique le chancelier social-démocrate dans une interview que publie mardi le journal autrichien Die Krone.
L'Autriche, dit-il, doit explorer le cadre juridique permettant de faire la différence entre ceux qui fuient une guerre et ceux qui émigrent pour des raisons économiques.
"Une chose est certaine, quoi qu'il en soit: nous serons bientôt plus actifs sur nos frontières que nous ne le sommes en ce moment. Les Allemands eux aussi vont s'activer davantage", continue Werner Faymann.
Naguère plus enclin à accepter les migrants, le chancelier subit désormais des pressions des conservateurs de l'?VP, ses partenaires de coalition, mais aussi du Parti de la liberté (FP?, extrême droite), lequel, dans les derniers sondages en date, est soutenu par un tiers de la population.
12 janv. 2016, Shadia Nasralla, Eric Faye pour le service français
Source : Reuters