L’islam associé à l’étranger, à l’islamisme, au terrorisme… Dans les manuels scolaires, les préjugés sur les musulmans et l’islam ont la vie dure, à en croire l’étude de deux chercheurs, la sociologue Béatrice Mabilon-Bonfils et l’historien François Durpaire, dans leur ouvrage paru jeudi 7 janvier, Fatima moins bien notée que Marianne – un essai sur le traitement différencié fait aux élèves musulmans à différents moments de leur scolarité (évaluation, sanction, orientation…), sur la ségrégation au sein des établissements, mais aussi sur la représentation de l’islam dans les manuels.
Les deux auteurs ont procédé à une analyse lexicale de quinze manuels d’histoire destinés aux élèves de 2nde, 1re et terminale du lycée général en usage cette année, ainsi que neuf manuels destinés aux professeurs, publiés par les principaux éditeurs scolaires. Il en ressort deux constats. D’une part, quand le mot « islam » est présent dans une réponse, il est très souvent associé aux termes « attentats », « islamisme », « terrorisme », « 11-Septembre », « Ben Laden » ou « Al-Qaida ». D’autre part, cette religion apparaît comme étrangère à la France.
« Nous avons été surpris par les résultats de notre enquête ; nous ne pensions pas valider à ce point notre hypothèse », souligne François Durpaire, qui en appelle à la « responsabilité » des éditeurs et à la vigilance quant aux conséquences de leur contenu. « Une telle représentation de l’islam peut conduire à alimenter une phobie et à produire une vision caricaturale de cette religion....Suite