mercredi 3 juillet 2024 20:42

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En Italie, polémique autour du délit d'immigration clandestine

Le gouvernement italien envisage d'abolir le délit d'immigration clandestine, introduit en 2009 et vivement décrié par les magistrats, mais le projet provoque une levée de boucliers à travers la classe politique.

Dans la presse, le procureur national chargé de combattre la mafia et le terrorisme, Franco Roberti, dont les services coordonnent aussi la lutte contre les réseaux de passeurs, a expliqué que ce délit était "un obstacle aux enquêtes".

Traiter les migrants comme des délinquants passibles d'une amende de 5 à 10.000 euros les rend moins coopératifs dans ces enquêtes pour identifier et poursuivre les passeurs que s'ils étaient considérés "comme des témoins, voire comme des victimes", a-t-il expliqué.

"La loi sur l'immigration n'a servi à rien, si ce n'est à encombrer les bureaux des organes judiciaires", a ajouté dans La Stampa le procureur d'Agrigente (Sicile), Renato Di Natale.

Ses services, qui ont juridiction sur l'île de Lampedusa, détiennent un record avec 26.000 dossiers pour immigration clandestine ouverts en 2015, pour aucune condamnation effective.

En conséquence, un décret-loi dépénalisant l'immigration clandestine était prêt pour cette semaine, le ministre de l'Intérieur, Angelino Alfano, chef d'un petit parti de centre-droit allié à Matteo Renzi, s'y est opposé.

Des voix au sein de la gauche ont également appelé à "la prudence", tandis que la droite s'est déchaînée.
Le délit d'immigration clandestine "est un symbole, et les symboles comptent (...). L'abolir veut dire ouvrir la porte à tous", a déclaré Roberto Maroni, qui était ministre de l'Intérieur lors de l'adoption de la mesure, sous Silvio Berlusconi.

"Est-ce qu'ils se rendent compte de ce qui se passe dans le monde ? Ils sont fous !", s'est insurgé Matteo Salvini, chef de la Ligue du Nord et allié du Front national français. "La Ligue montera des barricades, au Parlement puis dans les rues avec un référendum, contre cette honte".

Le décret, dont l'examen en conseil des ministres avait été repoussé au 15 janvier, pourrait selon la presse être encore retardé.

09 janv. 2016

Source : AFP

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