Le nombre des migrants a continué de s'enfler à travers le monde durant les quinze dernières années pour s'établir en 2015 à plus 244 millions de personnes, contre 222 millions en 2000, indique un rapport du Département des Affaires économiques et sociales de l'Onu, rendu public mardi.
Ce chiffre, qui englobe tout type de migrants (étudiants, travailleurs), est composé à près de 50 pc de femmes, précise Jan Eliasson, Vice-secrétaire général de l'Onu, qui présentait le rapport lors d'une conférence de presse.
Le nombre total inclut aussi près de 20 millions de réfugiés fuyant les conflits armés ou la répression dans leurs pays d'origine, a-t-il ajouté, notant que les personnes déplacées à l'intérieur de leurs pays, dont le nombre s'élevait en 2015 à 39,6 millions, ne sont pas inclus dans ce chiffre.
Selon le rapport, près des deux-tiers des migrants vivent en Europe ou en Asie (environ 76 millions et 75 millions, respectivement), suivies par l'Amérique du nord, qui en a reçu 54 millions.
Deux-tiers des migrants vivent dans seulement 20 pays, à la tête desquels sont les Etats-Unis avec plus de 48 millions de personnes, suivis de l'Allemagne et de la Russie.
Concernant les réfugiés, ils sont répartis principalement entre le Pakistan, le Liban, l'Iran et la Jordanie, et l'écrasante majorité vient de Syrie, d'Afghanistan et de Somalie.
M. Eliasson a noté, à cet égard, l'importance de la migration dans le croissance démographique dans des pays où cette croissance "fait cruellement défaut".
Entre 2000 et 2015, la migration a contribué près de 42 pc de la croissance démographique en Amérique du nord, et de 32 pc dans l'Océanie, a-t-il dit. En Europe, la taille de la population aurait diminué entre 2000 et 2015 si ce n'était pour la migration.
Cet aspect, a souligné le responsable onusien, contribue grandement à la croissance économique dans les pays d'origine de ces migrants, notamment à travers les transferts de fonds.
A noter que nombre de réunions internationales sont prévues en 2016 pour aborder le fléau des migrants. Début février à Londres, une conférence de donateurs sera organisée pour tenter de lever les fonds nécessaires pour faire face la crise humanitaire syrienne.
En 2015, les acteurs humanitaires internationaux avaient demandé 8,3 milliards de dollars pour financer leurs actions, mais seulement 3,3 milliards ont été versés, créant un manque à gagner de cinq milliards de dollars.
Le 30 mars, Genève devra abriter une conférence initiée par le Haut Commissaire aux réfugiés sur l'accueil des réfugiés syriens, alors que les 23 et 24 mai à Istanbul, le premier Sommet humanitaire mondial discutera du financement humanitaire, avec un regard particulier sur la relation entre l'action humanitaire et le développement.
Les efforts de la communauté internationale à cet égard devront culminer en un Sommet sur la réponse aux vastes mouvements de réfugiés et de migrants, prévu le 19 septembre au siège new-yorkais de l'Onu, en marge de l'Assemblée générale.
12 jan 2016
Source : MAP