Qui sont les étrangers qui viennent trouver refuge en Allemagne ? Selon une enquête de l’Office fédéral pour la migration et les réfugiés (BAMF) publiée cette semaine, il s’agit en majorité d’hommes jeunes, possédant un niveau moyen d’éducation scolaire et souhaitant travailler. Reconnaissants envers l’Allemagne, ils souhaitent s’y installer durablement.
Les informations de l’enquête ont été recueillies par écrit auprès de 2 800 personnes ayant obtenu le statut de réfugié. Parmi eux figurent beaucoup de Syriens, d’Irakiens et d’Afghans. Ainsi, même si elles datent de l’été 2014, les données présentées donnent certainement des clés sur le profil de ceux qui affluent jusqu’à aujourd’hui.
Deux tiers d’hommes jeunes
Majoritaires, les hommes constituent environ les deux tiers des arrivants. L’âge moyen des répondants était de 33,7 ans pour les Syriens et les Irakiens et de 32,5 ans pour les Afghans. Parmi ces derniers, plus de 70 % avaient moins de 35 ans, et moins de 10 % plus de 50 ans.
Les niveaux d’instruction sont très variables d’une nationalité à l’autre. Près de la moitié des Afghans et plus de 40 % des Syriens ont fréquenté l’école pendant dix années ou plus, tandis qu’un Irakien sur quatre n’y a jamais mis les pieds. De 13 % (Syrie) à 20 % (Irak) des répondants sont considérés comme sans qualification ; entre 6 % (Irak) et 13 % (Afghanistan) comme hautement qualifiés.
Les femmes apparaissent comme les plus défavorisées en la matière. Plus de 35 % des Irakiennes, par exemple, n’ont pas fréquenté l’école, et plus de quatre sur cinq (82 %) n’ont pas de qualification professionnelle. Cela se répercute sur leurs chances une fois arrivées en Allemagne. Près des deux tiers des Irakiennes et des Syriennes ne cherchent ni emploi, ni place d’apprentissage.
Perspective d’installation durable
Au total, seul un tiers des Syriens, des Irakiens et des Afghans établis en Allemagne exerce un emploi, « la plupart du temps d’un niveau de qualification que l’on peut considérer comme faible à moyen », précise l’enquête.
Mais les réfugiés sont loin de se satisfaire de cette situation. 90 % des hommes et plus de 70 % des femmes ayant répondu à l’enquête souhaitent travailler ou se former en Allemagne. Leur perspective est claire : s’installer durablement. Plus de 76 % des Syriens, 88 % des Irakiens et 89 % des Afghans souhaitent ne jamais rentrer dans leur pays. Et dans le questionnaire, ils n’ont pas hésité à exprimer explicitement leur reconnaissance envers l’Allemagne.
13 janv. 2016
Source : allemagne.diplo.de