Le scepticisme des Allemands vis-à-vis de la politique de la main tendue aux réfugiés d'Angela Merkel croît et près de la moitié de la population affirme avoir peur des migrants après des violences de la Saint-Sylvestre à Cologne, selon un sondage publié vendredi.
Cinquante et un pour cent des Allemands ne croient pas au mantra de la chancelière "Nous allons y arriver" en matière d'accueil des demandeurs d'asile, selon le baromètre DeutschlandTrend de la chaîne publique ARD publié vendredi, qui montre une augmentation de trois points en trois mois.
En octobre, ils n'étaient en effet que 48% à partager ce point de vue.
Quarante-huit pour cent des personnes interrogées affirment en outre avoir peur des réfugiés, selon la même source, contre 50% qui assurent n'avoir aucune crainte.
Le sondage pour ARD a été réalisé par téléphone auprès de jusqu'à 1.000 personnes entre les 12 et 13 janvier.
L'Allemagne a été scandalisée par une série d'agressions commises lors des festivités du Nouvel An et attribuées notamment à des migrants d'Afrique du Nord.
Les violences en bande commises contre des femmes, un phénomène inédit jusqu'ici, ont particulièrement soulevé l'indignation. Les Allemands ont pourtant plutôt accepté avec bienveillance les réfugiés, nombre d'entre eux s'engageant bénévolement dans des foyers d'hébergement.
Depuis, le pays, qui a ouvert ses portes à 1,1 million de demandeurs d'asile l'an dernier, veut renforcer l'arsenal législatif contre les migrants qui enfreignent la loi.
La chancelière, qui a plongé dans les sondages, a promis en décembre de diminuer tangiblement le nombre de migrants en prônant des mesures européennes et internationales.
Mais selon le quotidien Bild, qui cite l'Office des migrations et des réfugiés, les demandeurs d'asile continuent d'arriver en masse depuis début janvier malgré l'hiver et des contrôles plus stricts. En deux semaines, 51.395 demandes d'asile ont été enregistrées par les autorités, selon le journal.
Angela Merkel n'a cessé d'invoquer la responsabilité morale qui incombe à son pays d'accueillir des réfugiés en détresse fuyant la guerre ou la terreur. Face aux multiples défis logistiques posés par cet afflux, elle répète depuis des mois: "Nous y arriverons".
15 jan 2016
Source : AFP