mercredi 3 juillet 2024 20:31

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La route des Balkans barrée, des milliers de migrants en perdition

En posant le pied sur le sol de l'une des nombreuses îles grecques, après un périple périlleux et une traversée toute aussi périlleuse de la mer Egée, les migrants venant d'Afrique et d'Asie, ne sont pas au bout de leurs peines. Une interminable perdition dans un pays qui se débat dans une crise qui s'éternise et un afflux qui ne tarit pas avec en moyenne de 3000 à 4000 réfugiés par jour.

Les statistiques officielles relèvent, à cet effet, que 12.000 migrants parmi le flot des 103.000 enregistrés en décembre dernier, ne remplissent pas les critères qui donnent droit à l'asile, et sont dans leur majorité des migrants économiques, notamment des africains et des asiatiques. Du coup, et face à la fermeture des frontières dans les pays balkaniques, accessibles seulement pour les syriens, les irakiens et les afghans, les migrants indésirables n'ont plus d'autre choix, en fait plus d'embarras que de choix, que d'attendre dans des conditions déplorables l'instruction de leur demande d'asile, à moins de se résigner en acceptant leur rapatriement.

Reste un troisième choix pour les plus désespérés qui cherchent coûte que coûte à franchir les frontières européennes, en l'occurrence, la voie illégale en payant rubis sur l'ongle les passeurs mais cette hasardeuse perspective n'est plus possible en raison des mesures draconiennes de sécurité au niveau des frontières donnant accès à l'espace Schengen.

Résultat: des milliers de migrants se trouvent coincés depuis que la route des Balkans est barrée avec des barrières érigées partout, des militaires et des policiers sur le qui-vive et des caméras thermiques qui détectent toute présence humaine. En somme, les frontières dans l'espace balkanique sont devenues infranchissables et même au-delà. L'Europe se barricade.

Pour sa part, la Grèce, confrontée à un afflux incessant des migrants, compte plus que jamais sur la Turquie pour endiguer cette déferlante, espérant que ce pays voisin respecte ses engagements avec Bruxelles dans le cadre d'un accord signé en novembre dernier qui accorde à la Turquie 3 milliards d'euros d'aide par tranches et permet de relancer son admission à l'Union Européenne.

Mais rien n'est moins sûr comme en témoigne les critiques exprimées par le Président de la Grèce, Prokopis Pavlopoulos, qui ne constate aucune accalmie allant même jusqu'à accuser les responsables des ports turcs d'être complices avec les passeurs.

Dans des déclarations lundi à la presse, le chef d'Etat grec affirme que les autorités de son pays disposent de preuves tangibles sur cette supposée connivence.

Un constat partagé par l'Union Européenne qui a exprimé début janvier son mécontentement du fait que les autorités turques ne déploie pas assez d'efforts pour endiguer l'afflux des migrants. Des accusations rejetées en bloc par la Turquie qui assure qu'il assume une grande part du fardeau en accueillant plus de deux millions de réfugiés et elle a même imposé un visa d'entrée par voie aérienne aux syriens.

Dans cette situation qui consiste à se refiler la patate chaude, les autorités grecques persistent et signent, soulignant que la solution se trouve chez leurs voisins turcs qui doivent renforcer les contrôles et aussi accepter la réadmission des migrants sur leur territoire des migrants indésirables.

Pour trouver un terrain d'entente, le Premier ministre grec, Alexis Tsipras prévoit de rencontrer son homologue turc, en marge du forum économique internationale de Davos les 21 et 22 janvier courant.

De même, le ministre turc des affaires étrangères, Mouloud Chaouch Oglo, est attendu du 3 au 5 février à Athènes pour préparer une réunion de haut niveau entre les deux Premiers ministres des deux pays prévue fin février à Izmir en Turquie.

En attendant, les autorités grecques proposent plusieurs pistes, entre autres, la réadmission en Turquie des migrants économiques, en majorité des africains ou encore le recours au soutien de l'agence européenne de surveillance des frontières Frontex pour refouler via la mer les migrants en Turquie.
En 2015, les statistiques des gardes-côtes grecs font état de l'arrivée par mer via la Turquie de 847.863 migrants ainsi que l'arrestation de 481 passeurs.

19 jan 2016,Abderrazak Trebak

Source : MAP

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