samedi 23 novembre 2024 15:15

L'UE se donne deux mois pour endiguer les flux de migrants

La présidence de l'Union européenne se donne deux mois, jusqu'à la fin de l'hiver, pour endiguer le flux de migrants vers l'Europe, a souligné le Premier ministre néerlandais mercredi à Strasbourg.

"Je vais être clair: les chiffres actuels ne sont pas soutenables. Nous manquons de temps. Nous avons besoin d'une forte réduction (du nombre d'arrivées de migrants dans l'UE, ndlr) dans les six à huit prochaines semaines", a lancé Mark Rutte, dont le pays assure la présidence tournante de l'UE, aux eurodéputés réunis à Strasbourg.

Avec le retour à des conditions météo plus clémentes au printemps, les Européens craignent un nouveau "pic" alors que plus d'un million de migrants ont rallié le continent en 2015, a-t-il expliqué.

La veille, devant ces mêmes parlementaires, le président du Conseil européen, Donald Tusk, avait fait le même constat, évoquant des chiffres "inquiétants" pendant la période de Noël, avec plus de 2.000 arrivées en Europe par jour selon l'agence européenne de surveillance des frontières Frontex, alors que l'hiver est d'habitude synonyme d'accalmie.

M. Rutte a insisté pour que le résultat des différentes négociations du dernier trimestre 2015 sur la crise migratoire soit effectivement mis en application.

"Il est crucial que les accords scellés avec la Turquie l'an passé soient mis en place rapidement, pour relâcher la pression sur nos frontières extérieures", a-t-il souligné.

L'Union doit également travailler avec des pays comme le Liban ou la Jordanie pour que les réfugiés qui s'y trouvent soient correctement pris en charge en terme d'éducation, de santé, voire même d'emploi, a-t-il par la suite précisé en conférence de presse.

Les "hotspots", centres d'enregistrement et de répartition des réfugiés en Grèce et en Italie, doivent devenir opérationnels et les propositions de la Commission sur les garde-côtes européens doivent être votées, a-t-il encore précisé.

Par ailleurs, Mark Rutte comme Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, ont souligné la nécessité de "tuer l'idée" que les réfugiés peuvent décider du pays membre dans lequel ils souhaitent être installés.

"Je trouve que c'est cynique de parler de crise des réfugiés, ce ne serait pas une crise si les pays (de l'UE) participaient" aux engagements qu'ils ont pris, a déclaré de son côté le président du Parlement européen Martin Schulz devant les journalistes, faisant écho à M. Rutte et M. Juncker sur la nécessité pour les 28 d'appliquer les décisions âprement négociées sur la relocalisation des réfugiés.

"Si tout avait été mis en oeuvre nous ne traverserions plus cette crise et trois ou quatre pays ne seraient pas tout seuls pour faire face à cette situation", a observé Jean-Claude Juncker devant les journalistes.
20 jan 2016

Source (AFP)

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