samedi 23 novembre 2024 14:51

Les Marocains placés en troisième place des bénéficiaires des visas touristiques français

Hausse des expulsions, régularisations en baisse et stabilisation des titres de séjour: les grandes tendances de l'immigration en France se sont confirmées en 2015, à l'exception de la demande d'asile dopée par la crise des réfugiés.

Les expulsions d'étrangers en situation irrégulière (hors Union européenne) ont augmenté de 11% l'an dernier, avec un peu plus de 6.300 personnes renvoyées dans leur pays, selon des chiffres communiqués vendredi par le ministère de l'Intérieur. Cela marque une hausse modérée mais continue des reconduites depuis 2011. Le total des éloignements (qui compte aussi les Européens, ou les sans-papiers déjà enregistrés dans un autre pays) a augmenté de 2% par rapport à 2014, à 15.500 environ.

Dans le même temps, les régularisations permises par une circulaire de 2012 ont baissé de 11,5%, à 28.500, après la résorption du "stock" initial des candidats à un titre de séjour, selon cette première estimation des chiffres de l'immigration.

Au total, les titres de séjour se sont stabilisés l'an dernier à environ 212.000 -- le niveau se situant autour de 200.000 depuis plusieurs années -- accordés en fonction de plusieurs motifs: familiaux, économiques ou étudiants.

Au premier rang, figure l'immigration familiale, celle surtout des Français qui font venir leur famille (60%). Le regroupement familial stricto sensu, concernant les étrangers en situation régulière depuis 18 mois au moins qui font déménager conjoint et enfants, a représenté 12.000 titres environ, a-t-on précisé au ministère.

En France, l'immigration professionnelle reste limitée puisqu'elle a représenté moins de 10% des titres délivrés l'an dernier, soit 21.000 environ, avec une écrasante majorité pour des salariés (14.500) et une petite hausse pour les scientifiques (3.800). Mais, pour les titres de séjour étudiants, souvent vus comme un marqueur de dynamisme économique, 2015 a été une année record, avec 66.000 titres délivrés.

 Augmentation des chiffres de l’asile

La nationalité française a été attribuée à 87.000 personnes supplémentaires l'an dernier, dont 62.000 par décret et 25.000 par mariage. C'est une hausse de 12%, mais elle ne permet pas de retrouver les niveaux d'avant 2010, qui avait vu les naturalisations divisées par deux en deux ans.

Pour les visas, une hausse de 13,5% (à 3,2 millions) a été enregistrée, avec un bond des visas touristiques (+25,7%, à deux millions environ) et une progression des visas étudiants (+5,4%).

Les Chinois, moteurs du tourisme, sont restés les premiers bénéficiaires des visas de court séjour (820.000), suivis des Algériens (420.000) et des Marocains (260.000).

Sur fond d'exode au Proche-Orient, le "visa pour asile", spécificité française, a été délivré à 1.800 Syriens et à 2.300 Irakiens environ l'an dernier. Ces visas, octroyés dans les consulats sur place, ouvrent la voie à une demande d'asile en bonne et due forme en France. Les Syriens ont aussi pu bénéficier d'un certain assouplissement pour d'autres visas (étudiants par exemple).

Enfin, le ministère a affiné les chiffres de l'asile communiqués en début de semaine par l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), et qui confirment une nette hausse des demandes, quoique très en-deçà de la situation en Allemagne.

Ces demandes ont augmenté de 22%, à 79.130, un rythme "qui est appelé à se prononcer", a-t-on estimé. Le taux d'acceptation progresse, à 31,5%, puisque 19.500 personnes ont obtenu le statut de réfugié (donnant droit à un titre de 10 ans) ou la protection subsidiaire (un an renouvelable).

Sur fond de crise des réfugiés, le profil des demandeurs a changé, puisque ce sont désormais les Soudanais (4.830), les Syriens (3.550) et les Kosovars (3.100) qui ont principalement demandé l'asile. Ces chiffres concernent les demandes hors mineurs accompagnants, alors que l'Ofpra avait communiqué des informations sur l'ensemble des demandes.

En 2014, les principaux demandeurs d'asile venaient de République démocratique du Congo, de Chine et du Bangladesh.

Source : maglor.fr

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