Un sous-traitant du ministère de l'Intérieur britannique a annoncé lundi avoir mis fin à un dispositif controversé obligeant les demandeurs d'asile à porter un bracelet pour bénéficier d'une aide alimentaire.
Ce dispositif avait été mis en place en mai 2015 par Clearsprings, une entreprise gérant un centre d'accueil de demandeurs d'asile à Cardiff, au Pays de Galles (ouest).
Concrètement, les réfugiés, pour bénéficier de repas gratuits, devaient porter un bracelet en plastique rouge selon une photo publiée par le quotidien The Guardian, qui a révélé l'affaire.
"Les bracelets sont considérés comme l'un des moyens les plus sûrs et efficaces pour la délivrance" de l'aide alimentaire aux bonnes personnes, a expliqué l'entreprise dans un communiqué adressé à l'AFP.
Néanmoins, Clearsprings ajoute avoir décidé "de cesser d'utiliser les bracelets à compter du lundi 25 janvier".
Cette annonce a été faite alors que la polémique avait commencé à enfler sur ce dispositif, critiqué par les organisations d'aide aux réfugiés et des élus locaux qui ont dénoncé une stigmatisation des migrants, et alors que la question devait être évoquée lundi devant le Parlement de Westminster.
"Cela rappelle le régime nazi, quand les gens étaient forcés de porter l'étoile de David", a déclaré Hannah Wharf, une responsable du Conseil gallois des réfugiés (WRC). "C'est révoltant et (cela) revient à traiter ces personnes comme des moins que rien".
Interrogé par le Guardian, Eric Ngalle, un réfugié de 36 ans, a raconté que des migrants portant le bracelet avaient été victimes de propos à caractère raciste.
"Parfois les gens en voiture voyaient nos bracelets, se mettaient à klaxonner et criaient +rentre dans ton pays!+", a-t-il dit, décrivant le bracelet comme une "gourmette de l'exclusion".
"Si vous l'enlevez, vous ne pouvez pas le remettre à votre poignet. Alors si vous voulez manger, il faut le porter tout le temps", a-t-il dit.
L'affaire survient moins d'une semaine après que le gouvernement britannique a lancé une enquête sur l'hébergement des demandeurs d'asile à Middlesbrough, dans le nord-est de l'Angleterre, les portes rouges de leurs maisons les désignant selon eux comme des cibles pour les agressions.
25 janv. 2016
Source : AFP