La Turquie s'attend à l'arrivée d'une nouvelle vague de 600 mille réfugiés à ses frontières à cause des frappes aériennes accrues en Syrie, a déclaré, lundi, le vice-Premier ministre Numan Kurtulmus.
"Le pire scénario dans la région dans un avenir proche serait l'exode d'une nouvelle vague de réfugiés de 600.000 à la frontière de la Turquie", a indiqué M. Kurtulmus, également porte-parole du gouvernement, à l'issue d'une réunion du cabinet.
La Turquie suit de près la mobilité militaire et civile à sa frontière avec la Syrie avec laquelle elle partage 911 kilomètres de frontières, a-t-il relevé, affirmant que son "premier objectif est d'accueillir les réfugiés en dehors de la Turquie" et de leur fournir "autant que possible" toute l'aide.
Quelque 70.000 syriens bénéficient actuellement d'une assistance dans les camps installés par l'agence turque de gestion des catastrophes et des urgences (AFAD) en Syrie le long de la frontière avec la Turquie, y compris ceux qui sont arrivés récemment, a-t-il noté.
Avec 200.000 réfugiés ayant fui jusqu'à présent les régions près d'Alep, la Turquie est en état d'alerte face aux risques que les violents combats dans le nord de la Syrie ne provoquent une immigration massive.
Ankara est "toujours en état d'alerte" et reste "prudente" en ce qui concerne la possibilité d'attaques qui ciblent sa souveraineté, a-t-il ajouté, précisant que le pays "effectue tous les préparatifs nécessaires".
Les forces du régime, soutenues par les raids russes et par des milices alliées dont le Hezbollah libanais, ont pris des villes du nord d'Alep qui est "de facto en état de siège".
Elles sont à une vingtaine de km de la frontière turque et la rébellion est désormais "prise en tenaille par l'armée qui progresse vers le nord, les forces kurdes du côté ouest et les djihadistes de "l'état islamique" qui domine l'est, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
L'intensification des attaques sur le corridor qui relie la Turquie au centre-ville d'Alep a mis sur la route des dizaines de milliers de personnes qui se dirigent vers Azaz, une localité sous contrôle de l'opposition modérée syrienne juste en face du poste frontalier turc d'Oncupinar.
Selon les autorités turques, ce corridor a été bloqué, depuis cinq jours, lorsque les forces du régime ont atteint les zones Nubul et Zahra au nord d'Alep.
8 fév. 2016
Source : MAP