samedi 23 novembre 2024 11:40

Les inégalités persistent sur le marché du travail

Les femmes et les hommes issus de l’immigration africaine s’avèrent particulièrement discriminés.

Dans une étude publiée jeudi 18 février, France Stratégie, un organisme rattaché à Matignon, met en lumière l’ampleur des « écarts inexpliqués » entre différentes catégories de population sur le marché du travail.

À diplôme et parcours équivalents, « les hommes sans ascendance migratoire ou d’origine européenne » s’avèrent plus favorisés que les femmes ou les hommes issus de l’Outremer ou descendants d’immigrés africains. Examinant un ensemble de critères – taux d’emploi, risque d’être au chômage, chance d’être en CDI, fréquence d’accès à un emploi bien payé – l’étude s’attache à quantifier ces différences.

Inégalités quant au chômage

En ce qui concerne le chômage, la situation des femmes sans ascendance migratoire n’est que très légèrement plus défavorable de celle du modèle de référence, celui d’un homme non issu de l’immigration.

En revanche, les écarts se creusent pour les natifs des départements d’outre-mer et surtout pour les descendants d’immigrés africains, hommes et femmes confondus. « Cette évolution indique que les discriminations sont plus importantes en situation de chômage élevé, où la sélection par l’employeur s’exerce à plein », analyse l’étude.

Inégalités sur la précarité

En dehors du chômage, les inégalités persistent. Ainsi, des écarts très conséquents apparaissent sur le taux d’accès au CDI à temps plein.

Le différentiel atteint par exemple 15 points pour les hommes issus de l’immigration africaine, 20 points pour les femmes sans ascendance migratoire et culmine à près de 30 points (29) pour les femmes descendantes d’immigrés africaines.

Inégalités de salaires

Même installées dans l’emploi, toutes les catégories n’ont pas la même chance d’accéder aux postes les mieux rémunérés. Là encore, « toutes choses égales par ailleurs » des « écarts inexpliqués » demeurent note France Stratégie même si des évolutions positives apparaissent

La probabilité d’accéder au « top 10 % » des postes à plus hauts salaires demeure ainsi toujours très inégale.

Par rapport à un homme non issu de l’immigration, une femme ou homme descendant d’immigré africain aura ainsi bien moins de chance d’y parvenir. Et même si ce « désavantage compétitif » régresse sensiblement pour certaines catégories depuis les années 1990, leur « probabilité d’accéder au top 10 % reste plus de deux fois moindre que celles des hommes sans ascendance migratoire ».

18/02/2016, Mathieu Castagnet

Source : La Croix

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