La fermeture des frontières provoquée par les contrôles renforcés décidés par certains pays européens constitue "un recul" des droits garantis par la législation de l'Union européenne (UE) sur la protection des réfugiés, a mis en garde mercredi à Athènes le Haut-commissaire aux réfugiés de l'ONU, Filippo Grandi.
"En fermant les frontières à des gens qui demandent aide et protection, nous ne respectons pas nos obligations, énoncées dans la législation et les principes européens, et nous contribuons à ce recul (...), ce qui nuit à la construction de l'Europe", a déploré M. Grandi.
La réponse à la crise migratoire n'est "pas la fermeture des frontières mais la coopération" entre les pays membres de l'UE, a-t-il estimé, appelant à un "partage du fardeau".
Le renforcement des contrôles aux frontières de l'Autriche et des pays situés sur la route migratoire des Balkans (Slovénie, Croatie, Macédoine et Serbie), ont créé un embouteillage à la frontière gréco-macédonienne, qui reste entrouverte, alors qu'elle est le principal passage emprunté par les réfugiés à destination des pays de l'Europe centrale et du Nord.
M. Grandi, qui s'est rendu mardi sur l'île grecque de Lesbos, principale porte d'entrée des migrants en Europe en provenance de la Turquie, a mis en garde contre le blocage des migrants en Grèce et appelé à assurer "des routes sécurisées" et "légales" pour les réfugiés.
De son côté, la section grecque de la Ligue des droits de l'Homme a dénoncé "le recul des droits des réfugiés", en raison de ces contrôles renforcés qui "portent atteinte aux acquis européens en matière de démocratie et de droits de l'Homme" et violent la Convention de Genève, principal traité sur les réfugiés.
24 fév. 2016
Source : AFP