Un haut responsable de l'ONU s'est dit jeudi préoccupé face à un accord conclu entre les polices de cinq pays européens, affirmant que les mesures de sécurité adoptées "aggravent la crise des migrants".
"Ces mesures, dont l'impact négatif sur les droits de l'homme des réfugiés se fait déjà sentir dans le sud et le centre de l'Europe, exacerbent la situation déjà exceptionnellement difficile en Grèce", a indiqué le Haut-commissaire aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al-Hussein.
Citant des rapports de l'organisation internationale, il a révélé que des expulsions en chaîne "ont lieu tout le long de la route terrestre des Balkans" qui comprend l'Autriche, la Slovénie, la Croatie, la Serbie et la Macédoine.
"Des centaines d'Afghans seraient bloqués dans des conditions effroyables depuis plus de cinq jours à la frontière entre la Serbie et la Macédoine, et beaucoup d'autres ont été empêchés d'entrer dans ce dernier pays depuis la Grèce, apparemment sur la seule base de leur nationalité", a-t-il expliqué.
Un accord obtenu le 18 février par les chefs des services de police de cinq pays européens semble autoriser le profilage des personnes et limiter les entrées sur une base humanitaire, uniquement en fonction de la nationalité et de la possession de documents d'identité.
M. Al Hussein a, dans ce contexte, exhorté l'UE à "prendre les mesures nécessaires pour contrer la fabrication de mythes et de stéréotypes, le racisme et la xénophobie qui ont tellement déformé et politisé le débat sur la migration, amoindrissant les efforts pour gérer les mouvements des réfugiés".
Plus de 110.000 migrants et réfugiés sont arrivés depuis janvier en Europe, en traversant la Méditerranée, selon les chiffres de l'Organisation internationale pour les migrants (OIM).
Le périple des migrants n'est pas sans danger: plus de 410 personnes sont mortes ou sont portées disparues depuis janvier.
25 fév 2016
Source : MAP
