mercredi 3 juillet 2024 18:17

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Touria Boumehdi, une académicienne engagée dans la promotion de la richesse du dialecte marocain aux Etats-Unis

Pour Touria Boumehdi Tomasi, professeure de langues à l'Université californienne de Stanford, le dialecte marocain n'est pas un simple outil de communication entre les Marocains, mais peut servir de moyen privilégié pour porter et promouvoir la culture riche et variée du Royaume aux Etats-Unis.

"On ne peut guère dissocier notre riche culture de sa langue. Il s'agit en fait d'une relation viscérale et fusionnelle. Gardons à l'esprit les milliers de proverbes marocains transmis de génération en génération dans la Darija, et dont on retrouve des échos dans d'autres pays du monde", confie Mme Boumehdi à la MAP.

Du Malhoune, un trésor national unique, aux chants populaires, en passant par les différents arts qui se servent de l'arabe dialectal comme moyen d'expression, "tout est imprégné de la riche culture du Royaume, reflète son charme et ses couleurs et sent ses fragrances", souligne-elle.

Une particularité d'une culture et d'un pays à la tradition millénaire, "car notre pays a été le berceau de nombreuses civilisations qui se sont succédées sur le bassin méditerranéen depuis la nuit des temps, de nombreuses croyances et richesses humaines qu'il a su parfaitement intégrer, aimer et associer à sa propre identité pour en faire une belle œuvre historique et culturelle".

Interrogée sur l'effet des cours qu'elle dispense à travers la Darija auprès des étudiants et des Américains en général, cette native de Sidi Kacem tire un bilan plutôt réjouissant: "l'impact est vraiment énorme à telle enseigne que les cours ont beaucoup contribué à faire connaître le Royaume auprès de ceux qui connaissent peu le pays et sa culture".

Elle dit avoir toujours eu "le plaisir de mesurer à quel point les étudiants éprouvent de la passion pour les aspects de la culture marocaine que les cours mettent en lumière".

Les Américains, poursuit-elle, "sont envoûtés par le Maroc en découvrant ses belles villes, ses beaux paysages, ses cités impériales et sa culture millénaire. Ceux qui n'ont jamais eu l'occasion veulent aller découvrir notre beau pays".

Tout a commencé en 1981 quand la jeune étudiante a quitté Rabat pour la France, une licence en langue et littérature espagnoles en poche, afin de poursuivre ses études dans la prestigieuse Université de la Sorbonne Nouvelle.

Six ans plus tard, elle obtient un diplôme d'études spécialisées en langues et civilisations orientales avec une thèse sur "Les morisques et la littérature aljamiada".

Touria se lance ensuite dans un autre domaine tout aussi intéressant, celui du commerce international où elle obtient un master de gestion à l'Université de Toulouse. Une distinction qui a valu à cette mère de deux filles un poste de professeure de marketing interculturel à l'Ecole Supérieure de Commerce à Toulouse de 1997 à 2012.

Voyant toujours grand, elle décide d'aller plus loin pour décrocher en 2010 un doctorat en littérature espagnole. De larges horizons s'ouvrent alors devant Touria qui intègre deux ans après la prestigieuse université américaine de Stanford.

Ce qui était jadis une idée est désormais une réalité : la chercheuse marocaine réalise enfin son rêve de faire connaître la riche culture du Royaume à travers sa langue dialectale unique.

Une expérience "passionnante" qui a commencé et qui se poursuivra et s'étendra avec notamment un programme consistant à organiser l'été prochain un séjour d'étudiants de Stanford au Maroc pour leur permettre d'apprendre l'arabe et découvrir le Royaume et sa culture.

02 mars 2016,Abdelhakim Khirane

Source : MAP

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