La Turquie a annoncé mercredi être prête à signer avec quatorze pays un accord de réadmission sur son sol des migrants clandestins, afin de ralentir le flux des départs entre ses côtes et l'Union européenne (UE).
Ankara a proposé de conclure un tel accord "avec 14 pays qui sont à la source de migrations irrégulières", a déclaré le porte-parole de son ministère des Affaires étrangères, Tanju Bilgiç, sans nommer les Etats concernés.
"La signature de tels accords peut être envisagée selon les décisions prises par ces pays après discussion", a-t-il précisé lors de son de presse hebdomadaire.
"Il est hors de question d'arrêter immédiatement les migrations irrégulières. Nous n'avons pas de carte magique entre nos mains", a insisté M. Bilgiç, "mais nous avons besoin de temps et de lutter (contre ce phénomène) de façon déterminée".
La Grèce a renvoyé mardi en Turquie environ 150 migrants, surtout des ressortissants marocains, tunisiens et algériens, dans le cadre d'un "accord de réadmission" signé en 2002.
La Turquie et l'UE ont signé en novembre dernier un accord dans lequel Ankara s'est engagée à ralentir le flux des migrants qui traversent la mer Egée depuis ses côtes jusqu'en Grèce voisine, en échange d'une aide de trois milliards d'euros et d'une accélération de sa procédure de candidature à l'UE.
Mais cet accord tarde à produire ses effets et Bruxelles reproche à la Turquie de ne pas en faire assez pour stopper ces mouvements.
Plus de 800.000 migrants ont pris cette route en 2015 pour entrer en Grèce, selon les Nations unies.
M. Bilgiç a assuré mercredi que ces flux avaient subi un "déclin considérable" depuis le début de l'année, ajoutant que son pays avait stoppé 24.000 candidats à l'exil et arrêté 93 passeurs entre le 1er janvier et le 15 février.
Un sommet entre l'UE et la Turquie est prévu le 7 mars à Bruxelles pour accélérer la mise en place de l'accord de novembre. Le président du Conseil européen Donald Tusk doit d'ailleurs s'entretenir jeudi avec le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu et vendredi avec le président Recep Tayyip Erdogan.
02 mars 2016
Source : AFP