Chaque fois que la nostalgie la gagne, Simy Zerrad Chocron se réfugie dans la prose pour coucher sur papier un flot de mots pleins d'amour et de passion pour le Maroc, sa terre de naissance, et pour Tétouan la ville qu'elle a quittée à l'âge de douze ans pour s'installer à Buenos Aires sans oublier.
Simy se remémore dans les moindres détails ses souvenirs de la ville de son enfance lorsqu'elle s'y promenait en tenant la main à son grand-père, usait ses fonds de culottes sur les bancs de l'école ou jouait avec ses amies dans les ruelles de l'ancienne médina. Ce sont autant de souvenirs difficiles à oublier pour la poétesse marocaine, qui a livré à la MAP un récit touchant des beaux moments qu'elle a vécus à Tétouan, la colombe blanche.
"J'ai quitté Tétouan mais elle ne m'a jamais quittée. Elle habite encore et toujours mon esprit, mon être, mes pensées et mon imagination. Tétouan est un tout pour moi", a affirmé la poétesse résidant à Buenos Aires.
Pour Simy, Tétouan est cette lumière qui habite son cœur et éclaire son chemin, d'où son envie de retourner un jour à la ville de son enfance, car, dit-elle, après tant d'années d'absence une seule visite ne suffira pas à dissiper la souffrance de la séparation.
Exprimant avec fierté son amour pour le Maroc et pour Tétouan lors de chaque rencontre littéraire en Argentine et dans d'autres pays d'Amérique Latine, la poétesse se demande comment pourrait-elle oublier les belles montagnes de Tétouan qu'elle regardait depuis la fenêtre de sa classe et comment pourrait-elle oublier ce spectacle enchanteur de montagnes aux cimes enneigées en hiver.
"Lors de ma dernière visite à Tétouan la ville m'a accueilli les bras ouverts. "En remontant les même rues, j'ai eu l'impression de retourner dans le passé, j'ai senti le même parfum des fleurs et la même odeur de menthe, rien n'a changé, les souvenirs m'ont ramenée aux années soixante lorsque nos voisins musulmans nous conviaient pendant le mois de Ramadan pour partager avec eux le repas du ftour autour de bols fumants de harira", a-t-elle confié, en soulignant que sa passion pour le Maroc et ses souvenirs ne la quittent pas, d'où ce besoin d'extérioriser de temps à autre ses sentiments sous forme de poèmes, comme ceux rassemblés dans son recueil "Entre hierbabuena et azahares: Nostalgia Mora" (Menthe et fleurs d'oranger: Nostalgie maure) publié aux éditions "La Parte Maldita" à Buenos Aires (2014).
"O Maroc comme tu es grand, comme tu es beau, terre que nous aimons": c'est avec autant de ferveur que Simy exprime son amour intarissable pour un pays qui lui a donné envie d'écrire et de s'aventurer dans le monde de la littérature après avoir obtenu son diplôme en psychologie de l'université de Buenos Aires.
De l'avis de la poétesse, "le Maroc a des caractéristiques propres qui le distinguent des autres pays" en ce sens qu'il s'agit d'un "exemple de cohabitation et de respect mutuel entre différentes religions et cultures".
"Musulmans, juifs et chrétiens ont toujours vécu dans une grande cohésion", a-t-elle poursuivi, en se réjouissant des réalisations de la femme marocaine, qui a tous les atouts pour réussir dans n'importe quel domaine de son choix.
La femme marocaine est appelée à poursuivre sur la voie qu'elle a choisi, armée de sa culture et de son authenticité et à jouer de la meilleure des manière son rôle au sein d'une société qui a plus que jamais besoin d'elle, a estimé Simy, en affirmant qu'il n'y a rien de plus inspirant qu'une femme marocaine libre, cultivée et professionnelle reflétant l'étendue des capacités de l'être humain.
Aux yeux de la poétesse, la femme marocaine doit ses réalisations à SM le Roi Mohammed VI qui lui a offert des opportunités et l'a dotée de grands atouts faisant d'elle un exemple à suivre en termes de sérieux et de relèvement des défis.
"Aujourd'hui les femmes marocaines, dont je fais partie, sont une source d'émerveillement eu regard à la place qu'elles occupent au sein de leur société: elles bénéficient de tous leurs droits et sont présentes dans des domaines qui sont encore la chasse gardée des hommes de certains pays", s'est elle réjoui.
"La femme marocaine s'impose où qu'elle soit et impose le respect", a conclu Simy, une Marocaine jusqu'au bout des ongles qui a érigé la poésie en fil d'Ariane la reliant à Tétouan, l'objet de sa passion, en dépit des distances.
03 mars 2016,Hicham Lakhal
Source : MAP