Le président du Conseil européen, Donald Tusk, a demandé jeudi aux migrants économiques de ne pas risquer leur vie en effectuant un voyage périlleux et de gaspiller de l'argent pour venir en Europe "pour rien" tout en demandant aux pays européens de cesser de prendre des décisions unilatérale.
Tusk, qui a rencontré le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu à Ankara, a expliqué que le but de cette coopération avec la Turquie visait à éliminer l'immigration illégale et le trafic d'êtres humains vers l'Europe.
Il a toutefois précisé qu'Européens et Turcs ne s'étaient pas accordés sur un nombre spécifique quant à la réduction du flux de réfugiés qui transitent par la Turquie avant de gagner les îles grecques et de là, le continent.
"Le problème , ce n'est pas le nombre, c'est ce processus qui se prolonge de manière permanente", a dit Donald Tusk, plaidant pour "l'élimination totale de ce phénomène".
"Je veux lancer un appel en direction de tous les migrants économiques potentiels d'où qu'ils viennent: ne venez pas en Europe, ne croyez pas les passeurs, ne risquer pas votre vie et votre argent. Cela ne servira à rien", a-t-il poursuivi.
Ahmet Davutoglu a, lui, déploré que la crise migratoire soit laissée à la seule responsabilité de son pays et de la Grèce.
Il a discuté avec Donald Tusk de la manière d'utiliser efficacement les trois milliards d'euros d'aide promis par l'UE en échange d'un maintien sur le sol turc des migrants fuyant la guerre en Syrie et en Irak. Il a ajouté que la Turquie continuerait à remplir ses obligations dans le cadre de cet accord.
Plus tôt dans la journée, le président du Conseil européen s'est rendu à Athènes et a rencontré le Premier ministre Alexis Tsipras, appelant les candidats à l'exil économique à ne pas prendre le risque de venir en Europe car, a-t-il affirmé, "cela ne servirait à rien".
"La Grèce réclamera le respect des traités européens par tous les pays membres et des sanctions pour ceux qui ne les respectent pas", a déclaré le chef du gouvernement grec.
"Nous demandons que cessent les actions unilatérales en Europe", a-t-il ajouté, par allusion au rétablissement des contrôles frontaliers par un nombre grandissant de pays membres.
Alexis Tsipras a assuré que la Grèce continuerait de faire tout son possible pour aider les migrants arrivant sur son territoire mais qu'elle ne pouvait porter à elle seule ce fardeau, alors que la fermeture de la frontière macédonienne a conduit au blocage de milliers de personnes.
03 mars 2016, Dasha Afanasieva et Lefteris Karagiannopoulos
Source : Reuters