mercredi 3 juillet 2024 18:25

picto infoCette revue de presse ne prétend pas à l'exhaustivité et ne reflète que des commentaires ou analyses parus dans la presse marocaine, internationale et autres publications, qui n'engagent en rien le CCME.

Darifa et Noura, des militantes aguerries au service de la femme immigrée

L'expérience de dépaysement et les contraintes d'adaptation dans un pays, comme la Hollande, aux normes et aux mœurs quelque peu différentes de celles de leur pays d'origine, le Maroc, ont bel et bien marqué, Darifa et Noura.

Aujourd'hui, en militantes associatives aguerries, elles ont fait du combat d'intégration et d'émancipation des femmes immigrées en situation précaire leur défi de tous les jours.

A Van Limburg Stirumstraat 119, dans la banlieue ouest d'Amsterdam, où se concentrent plusieurs communautés étrangères, Darifa Benhadhoum et Noura Aamour, natives respectivement de Tanger et de Tétouan, sont actives au sein de leur association 'Samen Sterk Vrouwen West'' (femmes de l'ouest, ensemble fortes), ouverte à l'ensemble des femmes immigrées, notamment marocaines, en difficulté.
Dans le local nouvellement et sobrement aménagé, se rencontrent des femmes surtout de la première génération ou fraichement arrivées aux Pays-Bas, pour apprendre la langue, échanger les expériences de la vie quotidienne, échapper à la routine du foyer ou, le cas échéant, s'initier à un métier comme la cuisine, la couture ou la broderie.

Pour Darifa, présidente de l'association, le défi était de faire en sorte que les femmes immigrées ne 'subissent plus les mêmes souffrances'' qu'elle et ses compatriotes avaient endurées par le passé.

Se confiant à la MAP, Darifa revient sur son parcours de combattante depuis son arrivée, 20 ans plus tôt dans le royaume de la Tulipe.

'Puisque je ne parlais pas le Néerlandais et je ne savais rien sur la société néerlandaise, j'avais du mal à m'intégrer et à avancer. Un sentiment d'impuissance accentué par l'absence d'ONGs pour me soutenir'', raconte-t-elle.

La militante marocaine va prendre son mal en patience et retrousser ses manches pour apprendre la langue néerlandaise, un outil indispensable pour intégrer la société d'adoption et déchiffrer ses codes. 'Aujourd'hui, du haut de mes 20 ans d'expérience aux Pays-Bas, je me sens plus proche des femmes immigrées, de leurs souffrances et de leurs besoins'', souligne la présidente de l'association Samen Sterk Vrouwen West.

Car, explique-t-elle, on ne peut imaginer le sentiment d'impuissance des femmes immigrées ne parlant pas le Néerlandais lorsqu'elles se rendent aux écoles de leurs enfants et aux administrations pour obtenir des papiers.

'Les accompagner, les aider à apprendre la langue mais aussi les informer de leurs droits, c'est le quotidien des bénévoles de l'association'', poursuit-elle.

Et d'ajouter que l'association se concentre tout particulièrement sur la promotion de la situation de la femme marocaine aux Pays-Bas, notamment celle au foyer, en vue de l'aider à surmonter les difficultés rencontrées sur les plans social et culturel au sein de la société néerlandaise.

Mme Benhadhoum, qui pointe du doigt notamment les difficultés familiales, linguistiques et d'intégration, affirme que les femmes marocaines aux Pays-Bas ont besoin d'être informées de leurs droits pour mieux intégrer la société et, partant, protéger leurs familles et enfants.

Entre autres priorités dressées par l'association, souligne cette militante associative, figurent la promotion de la communication, le renforcement des liens entre les femmes marocaines à Amsterdam et ailleurs et la création de liens avec les autres communautés notamment néerlandaise en faveur d'un meilleur vivre-ensemble.

04 mars 2016, Said Youssi

Source : MAP

Google+ Google+