Des centaines de clandestins subsahariens en Algérie ont été transférés ces deux derniers jours vers le sud du pays en perspective de leur expulsion vers leurs pays d’origine, rapporte samedi la presse locale.
Après un premier contingent de 545 migrants subsahariens transférés jeudi vers la ville de Tamanrasset (extrême sud), la wilaya de Ouargla (sud) s’apprête à acheminer 655 autres samedi vers un centre d’accueil.
Ces expulsions interviennent au lendemain des affrontements entre des autochtones et des clandestins subsahariens dans la ville de Ouargla après la mort d’un Algérien poignardé mortellement par un ressortissant nigérien. La chasse à l’homme déclenchée après ce meurtre a fait une vingtaine de blessés parmi les subsahariens installés dans cette ville où dix-huit personnes de différentes nationalités africaines avaient péri dans un incendie qui s'était déclaré en novembre dernier dans un centre d’accueil.
Une ONG algérienne avait dénoncé une "opération d’expulsion collective" menée par les autorités contre des centaines de Subsahariens, dont les représentants pointent du doigt un "délit de faciès".
Il s’agit "d’une simple opération d’expulsion collective interdite par la convention ratifiée par l’Algérie", avait fait remarquer la Ligue algérienne des droits de l’Homme (LADDH), soulignant à ce propos que les autorités de ce pays font ce qu’elles ont toujours fait dans ce domaine, c’est-à-dire "ratifier pour la vitrine démocratique, mais ne rien respecter".
"La tentative de masquer des opérations d’expulsion collective sous couvert d’un rapatriement ne peut se faire sans la volonté propre des personnes et sans le respect total des droits de l’Homme", assène la LADDH.
Et de poursuivre : "Les conditions mêmes dans lesquelles vient de se dérouler ce rapatriement nous incite à remettre en cause tout le processus".
05 mars 2016
Source : MAP