La diaspora marocaine a beaucoup changé aux Etats-Unis, notamment avec l'émergence d'une génération de femmes ambitieuses et actives qui se sont imposées dans différents domaines.
Déterminées, indépendantes, professionnelles et débordant d'ambition, Amal, Rajaa et Hind sont trois femmes qui représentent ce nouveau visage rayonnant au pays de l'Oncle Sam.
Dans des interviews accordées à la MAP, ces trois femmes d'exception livrent le secret de leur réussite et de leur parfaite intégration au sein de leur société d'accueil sans pour autant renier leur origines et oublier leur culture.
Amal Lafhal est l'incarnation de la "self-made-woman" marocaine. En 1999, elle est arrivée aux Etats-Unis avec une licence en management en poche et beaucoup d'ambition. Depuis elle a multiplié les succès.
Aujourd'hui, cette R'batie est l'une des rares femmes marocaines et même américaines à travailler dans l'immobilier, un domaine traditionnellement dominé par les hommes aux Etats-Unis.
"Mes débuts étaient difficiles puisque je faisais face à une culture et une langue que je ne connaissais pas bien, mais j'ai décidé de relever tous les défis", confie cette mère de deux enfants, qui compte à son actif un chiffre de vente de 145 millions de dollars depuis 2005.
Les jeunes marocaines au sein de la communauté représentent une nouvelle génération pleine d'ambition et sont de plus en plus tentées par l'aventure de l'entrepreneuriat en vue de créer leur propres entreprises, estime Amal, présidente de "Metro Home Management", une agence de gestion spécialisée dans l'immobilier haut de gamme.
"On doit se battre tout le temps et foncer", ajoute Amal, qui occupe aussi le poste d'agent immobilier principal de "Keller Williams", l'une des agences immobilières les plus réputées de la grande région de Washington. Selon elle, la persévérance, la patience et le travail assidu demeurent la clé du succès en Amérique.
Rajaa Laghriab, une jeune casablancaise établie depuis treize ans aux Etats-Unis, est un autre exemple de la femme marocaine moderne et hautement qualifiée, qui a réussi une belle carrière au sein de la Banque mondiale puis au Fonds monétaire international grâce à une solide formation dans plusieurs universités distinguées comme l'Université de Maryland et Johns Hopkins.
"Quand je suis arrivée aux Etats-Unis, j'ai eu du mal à m'adapter à la culture et au système éducatif, mais j'ai pu finalement m'intégrer", confie Rajaa, ajoutant que de plus en plus de jeunes marocaines préfèrent les Etats-Unis comme destination pour poursuivre leurs études.
"Aujourd'hui, c'est très réconfortant de voir autant de jeunes femmes marocaines faire des études dans les plus prestigieuses universités américaines et accéder à des postes de responsabilité dans plusieurs domaines", se réjouit-elle.
Rajaa, qui s'apprête à lancer son projet d'autonomisation économique des femmes marocaines dans le monde rural, estime que les jeunes marocaines d'Amérique doivent tirer profit de leur savoir-faire pour investir dans le développement de leur pays d'origine.
Pour sa part, Hind Essayegh a quitté le Maroc à destination des Etats-Unis où elle s'est installée avec son mari dans l'Etat de Maryland après avoir obtenu son master en relations internationales de l'Université Al Akhawayne en 2007.
Cette native de Rabat a décidé de rejoindre l'université communautaire de Montgomery où elle enseigne la littérature arabe depuis huit ans et elle s'est fortement impliquée au sein de la communauté locale à travers l'organisation d'activités interreligieuses et interculturelles.
"J'ai toujours pensé qu'il était de mon devoir en tant que femme marocaine et musulmane de représenter mon héritage et ma culture et de m'engager pour les valeurs de paix et de respect mutuel", souligne cette mère d'une petite fille.
La passion pour la justice sociale et les valeurs de tolérance ont conduit Hind à intégrer "Karamah", une ONG basée à Washington qui œuvre à défendre les droits civils des minorités aux Etats-Unis et à dissiper les préjugés sur l'Islam et le statut de la femme musulmane.
Hind ne cache pas sa fierté du Maroc, un pays admiré pas beaucoup d'Américains comme un exemple à suivre en matière des droits des femmes et de promotion de la tolérance religieuse.
"Cela me fait plaisir de voir mon entourage immédiat prendre conscience de l'engagement du Maroc en faveur de la tolérance religieuse, notamment la position courageuse de Feu Sa Majesté Mohammed V qui avait défié les lois scélérates de Vichy et pris sous son aile protectrice les Marocains de confession juive ou encore la tenue récente du sommet de Marrakech sur la protection des minorités", s'est-elle réjouie.
07 mars 2016,Safae El Yaaqoubi
Source : MAP