Le chef du Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a prévenu lundi qu'il suivrait en détails la mise en oeuvre de l'accord entre l'UE et la Turquie sur les migrants, s'inquiétant de possibles entorses au droit international.
"Le diable est dans les détails de cet accord: comment sera-t-il mis en oeuvre?", s'est interrogé Filippo Grandi, lors d'une conférence de presse à Ottawa.
L'accord conclu vendredi prévoit de renvoyer vers la Turquie tous les nouveaux migrants arrivant sur les îles grecques, y compris les demandeurs d'asile comme les Syriens fuyant la guerre.
En dépit de cet accord, quelques dizaines de migrants ont débarqué lundi à Lesbos, première étape en Europe de l'exode migratoire, selon une source policière locale.
Pour le Haut Commissaire Grandi, il est crucial que "des garde-fous garantissent (aux réfugiés) le respect de principes fondamentaux", tel que leur non-renvoi contre leur gré dans leur pays d'origine.
Il est nécessaire en particulier d'identifier les migrants qui "ont des raisons de craindre leur renvoi en Turquie", a-t-il souligné.
En outre, aucun réfugié ne devrait être placé en détention et tous ont le droit de déposer une demande d'asile, a-t-il répété.
Le HCR a rappelé l'Union européenne et la Turquie à leurs obligations légales, a indiqué le diplomate italien. "Les garanties que nous avons décrites feront, selon qu'elles soient respectées ou non, que (l'accord) sera, ou non, en conformité avec le droit international et le droit européen", a souligné le Haut Commissaire.
21 mars 2016
Source : AFP