La protection des droits des migrants a été mardi au menu d'un débat au Conseil des droits de l'Homme de l'ONU à Genève, en pleine crise des réfugiés qui suscite de fortes tensions dans le monde.
L'accent a été mis lors de cette réunion sur le besoin d'adopter une approche fondée sur les droits humains de la problématique aigue des migrations et d'aborder cette question à travers une collaboration entre les Etats.
Les intervenants, dont la Haut-commissaire adjointe aux droits de l'homme Kate Gilmore, ont identifié deux obstacles à une meilleure protection des migrants : l'influence pernicieuse d'idées préconçues et leur exclusion socioéconomique.
A ce propos, la présidente de la Fondation Orient-Occident Yasmina Filali a abordé le travail mis en œuvre par cette structure afin de jeter des ponts entre l'Afrique et l'Europe, à un moment marqué par l'arrivée au Maroc de nombreux migrants subsahariens.
La Fondation a, à cet effet, ouvert au Royaume un centre d'accueil apportant une aide financière et psychologique à environ 1.500 exilés chaque année, a-t-elle indiqué, soulignant qu'elle a été très tôt confrontée au problème de l'altérité culturelle.
"Pour y apporter des réponses, la fondation a créé le Festival Rabat-Africa pour changer l'image du migrant dans la société", a ajouté M. Filali. Manifestation de quartier à ses débuts, cet évènement est devenu l'un des plus grands rendez-vous culturels de la capitale.
La musique et les autres formes de création artistique valorisent la culture et l'identité des migrants dans leur ensemble, pulvérisant les barrières entre cette communauté et les sociétés qui les accueillent.
Dans ce contexte, l'experte marocaine a mis en évidence la décision de l'Etat marocain il y a des années d'autoriser les réfugiés à accéder à la santé, au logement et au travail, après le lancement de l'initiative royale pour la migration et l'asile.
Les discussions ont tourné notamment autour de la légalité des mesures restrictives prises par des pays européens face à l'afflux des migrants, y compris la fermeture des frontières et les renvois collectifs des réfugiés.
Y ont pris part des experts des Nations unies et des responsables du Haut-commissariat aux droits de l'Homme, du Haut-commissariat aux réfugiés et de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).
22 mars 2016
Source : MAP