mercredi 3 juillet 2024 18:26

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Après le HCR, des ONG dont MSF refusent de cautionner en pratique l'accord UE-Turquie

Trois ONG, dont Médecins Sans Frontières (MSF), ont annoncé mercredi cesser leurs activités dans les "hotspots" grecs par refus de cautionner leur transformation en centres de détention pour migrants après l'accord UE-Turquie censé barrer la route migratoire égéenne.

Outre MSF, actif à Lesbos, cette cessation d'activités a aussi été annoncée par l'International Rescue Committee (IRC), présent sur la même île, et par le Conseil norvégien des réfugiés (NRC), actif pour sa part sur l'île de Chios, autre principale porte d'entrée des migrants.

Ces décisions font suite à celle du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), qui avait annoncé mardi avoir suspendu "certaines de ses activités" dans les hotspots grecs, au total cinq sur les îles égéennes, "conformément à notre politique qui s'oppose à la détention obligatoire" des demandeurs d'asile.

Ces organisations ont aussi précisé qu'elles n'aideront plus à l'acheminement de ceux venant de débarquer sur les îles vers les hotspots.

Le retrait du hotspot de Moria, à Lesbos, est "une décision extrêmement difficile, prise après l'accord qui va conduire au renvoi forcé de migrants et demandeurs d'asile", a expliqué MSF dans un communiqué.
"Continuer à travailler à Moria nous rendrait complice d'un système que nous considérons à la fois injuste et inhumain", a relevé Marie Elisabeth Ingres, chef de mission de l'ONG en Grèce. "Nous ne laisserons pas notre assistance être instrumentalisée pour des opérations d'expulsions massives", a-t-elle insisté.

Ces ONG étaient déployées dans les hotspots pour y apporter une assistance médicale, un soutien psychologique, du matériel d'hygiène et y mener des travaux d'assainissement.

Construit grâce à des fonds européens, le camp de détention de Moria était devenu au fil de l'exode vers l'Europe des populations fuyant les conflits au Moyen-Orient un centre ouvert d'enregistrement et d'identification, censé permettre leur répartition en Europe.

Mais avec l'entrée en vigueur dimanche de l'accord UE-Turquie prévoyant le renvoi dans ce pays de tous les arrivants sur les îles grecques, y compris les demandeurs d'asile syriens, ses portes se sont refermées sur les nouveaux entrants.

L'UE s'est engagée à respecter les règles du droit d'asile pour cette opération, mais sans convaincre les humanitaires.
MSF a toutefois précisé qu'elle poursuivrait son assistance à Lesbos pour le sauvetage des arrivants et en faveur des personnes arrivées avant dimanche, restées quant à elles libres d'aller et venir et bénéficiant des plans de relocalisation dans l'UE.

NRC a précisé aussi maintenir une "présence" dans le hotspot de Chios pour s'assurer que la possibilité de demander l'asile est offerte aux réfugiés.

Interrogé par ailleurs sur le risque de tentatives de résistance des exilés à leurs renvois, le ministre grec adjoint de l'Intérieur, Nikos Toskas, a admis que "certains pourraient se mettre en colère".

"Mais nous pensons que nous pouvons contrôler la situation", a-t-il ajouté, alors que la Commission européenne prévoit la mobilisation d'un millier d'effectifs "militaires et de sécurité " et 1.500 policiers grecs et européens, pour un total de 4.000 agents requis, pour encadrer l'opération.

23 mars 2016

Source : AFP

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