Les citoyens suisses se prononcent le 5 juin au sujet d'une nouvelle loi controversée sur l'asile en pleine crise des réfugiés qui gagne toute l'Europe, suscitant bien des craintes dans le pays helvétique.
A l'origine de ce référendum, le principal parti de droite populiste UDC conteste la persistance du gouvernement à accélérer les procédures d'asile au lieu de rétablir les contrôles aux frontières et d'y déployer l'armée.
Alors que les flux migratoires ne semblent pas baisser en intensité, l'exécutif continue de tenir un discours plutôt ouvert en direction des réfugiés en prônant la présence d'avocats gratuits aux côtés des demandeurs d'asile et plus de facilités pour la création de centres pour requérants.
Le système a été pensé lorsque la Suisse accueillait une moyenne de 24.000 migrants par an. "Or, il y a eu 40.000 arrivées en 2015 et il devrait en avoir au moins tout autant cette année", ont relevé les dirigeants de l'UDC, Ueli Maurer et Guy Parmelin.
L'objectif est de régler 60 pc des demandes d'asile en 140 jours, une réforme qui passe par la création de nouveaux centres avec une capacité d'accueil d'environ 5.000 places.
La droite souverainiste n'a cessé ces dernières années de brandir la menace de l'immigration pour conforter son assise populaire, comme en témoigne sa campagne pour les élections générales d'octobre dernier.
Près de la moitié des personnes interrogées lors d'un récent sondage considèrent que la crise migratoire reste de loin le problème le plus urgent à résoudre, ce qui profite avant tout à l'UDC. "Le chaos de la migration ne peut plus durer, un fait qui exige de distinguer les vrais réfugiés des faux", a exigé le vice-président du parti nationaliste Christoph Blocher.
Avec pour cible principale les Erythréens, qui représentent près d'un tiers des demandeurs d'asile cette année et qui, d'après l'UDC, sont des "objecteurs de conscience" et non des réfugiés, fuyant un service militaire sans fin.
"Il est inconcevable que le gouvernement renvoie des personnes dans un Etat arbitraire", a récemment prévenu la ministre de la Justice Simonetta Sommaruga, pressée par le gouvernement du Canton de Lucerne (centre) de revoir le statut des migrants venus d'Erythrée.
27 mars 2016
Source : MAP