Depuis l’accord UE-Turquie, ils sont 50 000, pour la plupart Syriens ou Irakiens, à être coincés en Grèce, dont 5 000 survivent sur le port du Pirée.
Assis sur un trottoir du port du Pirée, Wissam mange sa pitance : une cuisse de poulet et des spaghettis à l’huile dans une barquette en alu. «It’s good», affirme-t-il en levant le pouce. D’un lumineux sourire, il remercie les bénévoles qui, ce samedi, ont servi ce repas aux 1 500 réfugiés bloqués là depuis des semaines. Pour Wissam, c’est aussi un repas d’anniversaire. Aujourd’hui, il a 15 ans. «C’est vrai qu’en quittant la Syrie, début février, je ne pensais pas être encore ici à cette date», reconnaît-il. Avec trois de ses frères et leurs parents, l’ado espérait avoir déjà rejoint l’Allemagne. Et Houssam. Son aîné y est arrivé en décembre. Seul. A deux doigts de la majorité, cet élève peu intéressé par l’école risquait «d’être envoyé à l’armée, donc à la guerre», confie le père. Il ne lui restait que l’exil…Suite