Les autorités chypriotes doivent mettre fin à la pratique de détention des migrants déboutés, y compris des demandeurs d'asile, en l'absence de perspective raisonnable d'expulsion, a estimé Nils Muiznieks, Commissaire aux droits de l'Homme du Conseil de l'Europe.
Dans une déclaration à l'occasion de la publication, jeudi, de son rapport de visite effectuée en décembre dernier à Chypre, le Commissaire a estimé que "malgré quelques améliorations du droit et de la pratique en matière d'immigration, le système d'asile de Chypre continue de présenter un certain nombre de lacunes qu'il est urgent de combler".
Le commissaire a salué d'autre part des évolutions positives, comme l'augmentation du taux de reconnaissance du statut de réfugié et l'abandon de la pratique qui consistait à priver de liberté des demandeurs d'asile syriens, en recommandant de régler les problèmes persistants liés au système d'asile, notamment la durée excessive de la procédure, l'accès limité à l'aide juridique et le risque d'expulsion avant que la décision définitive sur la demande d'asile ne soit rendue.
Il a, par ailleurs, appelé les autorités à combattre efficacement et à sanctionner les discours de haine et les autres formes d'infractions motivées par cette haine qui visent les migrants, estimant que Chypre devrait également veiller à éviter l'apatridie et améliorer l'accès des migrants à la nationalité.
Le Commissaire a également appelé à des mesures énergiques pour lutter contre le phénomène de traite des êtres humaines, par le contrôle des agences de recrutement du secteur privé et à veiller à ce que les victimes de traite bénéficient de formes d'hébergement et d'aide sociale plus adaptées.
31 mars 2016
Source : MAP