La Turquie a illégalement expulsé des milliers de réfugiés syriens vers la Syrie ces derniers mois, affirme vendredi Amnesty International.
Ces expulsions illustrent la dangerosité de l'accord conclu entre l'Union européenne et Ankara qui prévoit le retour en Turquie de migrants et de réfugiés parvenus en Europe, estime l'ONG.
Amnesty conteste la légalité de cet accord, estimant que la Turquie ne peut pas être qualifiée de pays sûr et que l'Union ne peut à ce titre y renvoyer des réfugiés.
Le ministère turc des Affaires étrangères assure de son côté qu'aucun Syrien n'a été expulsé contre sa volonté vers son pays d'origine. La Turquie observe une politique de "porte ouverte" à l'égard des migrants syriens depuis cinq ans et respecte strictement le principe du "non-refoulement" qui interdit l'expulsion d'un individu vers un pays où il risque d'être persécuté, dit le ministère.
"Aucun des Syriens qui ont demandé la protection de notre pays n'a été renvoyé dans son pays par la force, conformément au droit international et national", a dit à Reuters un responsable du ministère.
Amnesty dit de son côté avoir recueilli dans le sud de la Turquie des témoignages selon lesquels les autorités ont formé des groupes d'une centaine de Syriens, hommes, femmes et enfants, pour les expulser vers la Syrie, presque chaque jour depuis le début du mois de janvier.
La plupart des expulsés ne disposaient pas de papiers, mais Amnesty dit avoir été informé d'expulsions de Syriens enregistrés qui n'avaient pas leurs documents sur eux lors de leur interpellation.
1 er Avril 2016
Source : Reuters