La migration en Afrique offre davantage d’opportunités que de défis, a indiqué le Commissaire chargé des affaires sociales de l’Union Africaine, le Dr Mustapha Kalokoh, lors d’un panel sur « la migration en Afrique : enjeux, défis et opportunités », organisé samedi à Addis Abeba, dans le cadre de la Semaine de développement de l’Afrique.
Soulignant que les flux migratoires sont beaucoup plus importants à l’intérieur du continent qu’en dehors, M Kalokoh a estimé que la migration est un phénomène qu’il faut gérer « correctement » eu égard aux nombreux avantages qu’elle peut induire pour les populations.
Depuis 2006, indique-t-on, les envois de fonds par les migrants ont constitué la plus grande source d’entrées de capitaux étrangers en Afrique, derrière l’investissement direct étranger (IDE).
Aussi, souligne-t-on, les envois de fonds vers l’Afrique ont quadruplé entre 1990 et 2010, atteignant près de 40 milliards de dollars US en 2010, ce qui équivaut en moyenne à 2,6 pour cent du Produit intérieur brut (PIB) de l’Afrique.
Dr Mustapha Kalokoh invite les dirigeants africains à mettre en place des programmes innovants afin de rendre plus attrayant le continent, se félicitant à ce propos de l’Adoption par l’UA de l’Agenda 2063, dont des « volets essentiels visent à optimiser les ressources humaines du continent ».
L’Agenda 2063 est un programme de transformation de 50 ans qui sera exécuté grâce à cinq plans décennaux de mise en œuvre dont le premier porte sur la période de 2014 à 2023.
Le Directeur de la Division des politiques de développement social à la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique, Mme Takyiwaa Manuh, est intervenue au panel pour rappeler que « l’Afrique apparait souvent comme un continent en mouvement où les populations se déplacent pour fuir la pauvreté, les catastrophes naturelles ou des conflits violents ».
Même si la plupart des Africains quittant le continent sont en possession de documents de voyage valides, souligne-t-elle, la migration clandestine en provenance d’Afrique vers l’Europe fait l’objet d’une attention particulière.
Mme Takyiwaa Manuh a également indiqué que plus de la moitié des migrants à l’échelle internationale se déplacent en Afrique, avec seulement environ 28 pour cent de départs vers l’Europe.
Sur la population totale de migrants en Europe, près de 12 pour cent viennent de l’Afrique, rappelle-t-elle notant qu’environ 31 millions d’Africains, soit un peu plus de 3 pour cent de la population du continent se sont déplacés au niveau international, y compris à l’intérieur du continent.
Le Professeur Mariama Awumbila du Centre d’études des migrations de l’Université du Ghana, intervenant aux débats, a surtout insisté sur la diversification des destinations des migrants, notamment en Chine et vers les pays du Golfe, saluant au passage la tendance du retour vers l’Afrique de bon nombre de migrants attirés par l’embellie économique notée ces dernières années sur le continent.
Organisée par la Commission économiques pour l’Afrique (CEA) et la Commission de l’Union africaine (UA), la Semaine africaine de développement a pris le relais de la traditionnelle réunion des ministres africains de l’économie et des finances.
La rencontre constitue désormais une plateforme privilégiée pour les ministres africains et autres acteurs d’échanger sur le devenir économique de l’Afrique, souligne-t-on.
Elle a pour thème cette année : « Vers une approche intégrée et cohérente de mise en œuvre, de suivi, et d’évaluation de l’Agenda 2063, du programme de développement durable à l’horizon 2030 et des objectifs de développement durable ».
Le choix du thème procède, souligne-t-on, de recommandations faites par les dirigeants africains dans leurs décisions sur la nécessité d’accélérer la mise en œuvre de l’Agenda 2063 notamment l’exécution des projets phares ainsi que de celles faites à l’occasion des débats qui se tiennent à l’échelle mondiale sur la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.
02/04/2016 , APA
Source : starafrica.com