samedi 23 novembre 2024 08:20

Suisse : la droite populiste tire à boulets rouges sur la réforme de l'asile

Le parti populiste UDC, majoritaire au parlement suisse, a lancé lundi une campagne contre la révision de la loi sur l'asile pour des procédures plus souples, à deux mois d'un référendum populaire sur ce texte.

Le texte porté par la ministre socialiste de la Justice Simonetta Sommaruga est censé, en cas d'aboutissement, accélérer les procédures et garantir un traitement équitable grâce à un avocat gratuit pour les demandeurs d'asile.

A l'origine de la consultation prévue le 5 juin, l'UDC s'insurge notamment contre les avocats gratuits et la possibilité d'expropriation pour loger des requérants.

"Le parti ne conteste pas la tradition de l'asile, mais pour la sauvegarder, il faut combattre les abus", a insisté le parlementaire et membre de la direction du principal parti de droite, Roger Koppel. Prenant part au lancement de la campagne contre la réforme de l'asile, M. Koppel a affirmé que les pays européens "n'ont pas affaire à une crise des réfugiés, mais à une crise au niveau de la direction politique".
"L'Europe est même responsable de l'afflux de migrants en raison d'une politique de bienvenue de certains pays, d'où les gouvernements ne distinguent plus les vrais réfugiés des faux", a-t-il fait observer.
Le texte révisé table sur 24.000 demandeurs d'asile par année, ce que conteste la droite populiste en évoquant le chiffre de 40.000 candidats à s'installer en Suisse l'an dernier.

"Nous ne voulons pas que notre pays soit la destination favorite des migrants économiques et autres profiteurs de notre système social. Il faut donc réintroduire les contrôles aux frontières avec le soutien de l'armée si nécessaire", a affirmé le président du groupe UDC au parlement, Adrian Amstutz.

La droite souverainiste n'a cessé ces dernières années de brandir la menace de l'immigration pour conforter son assise populaire, comme en témoigne sa campagne pour les élections générales d'octobre dernier.

Près de la moitié des personnes interrogées lors d'un récent sondage considèrent que la crise migratoire reste de loin le problème le plus urgent à résoudre, ce qui profite avant tout aux formations d'extrême droite.

04 avr. 2016

Source : MAP

Google+ Google+