La question de l'émigration a été au centre d'une rencontre, tenue mardi à Rabat, entre le Secrétaire général du Conseil de la Communauté marocaine à l'étranger (CCME), Abdellah Boussouf, et une délégation d'élus de plusieurs villes françaises et de religieux, dont le Grand Rabbin de Bordeaux.
Au cours de cette rencontre, M. Boussouf a indiqué que la composante hébraïque, qui fait partie de l'histoire marocaine, est reconnue dans la Constitution du Royaume comme étant l'un des affluents de l'identité marocaine qui confère une dynamique de pluralisme à la personnalité marocaine, rappelant, à ce propos, la position de Feu SM Mohammed V qui a refusé la demande du gouvernement de Vichy de déporter les juifs marocains, à l'époque de la Seconde guerre mondiale, indique un communiqué du CCME.
Il a également donné un aperçu du travail du CCME comme instance consultative auprès de SM le Roi chargée d'évaluer les politiques publiques et de présenter des propositions pour l'amélioration de ces politiques, selon une approche participative avec le gouvernement marocain et les acteurs institutionnels et associatifs des pays d'accueil, ainsi que son rôle comme espace de dialogue et de production d'idées au sujet de l'émigration.
Le Secrétaire général du CCME a mis l'accent sur les travaux de cette instance en relation avec la thématique de l'Islam en Europe, et l'association des acteurs religieux au Maroc et en Europe aux débats autour des questions du "statut juridique de l'islam en Europe" et "l'islam en Europe, quel modèle", outre la rencontre tenue au Parlement européen à Strasbourg au sujet de la formation des cadres religieux.
A cet égard, il a réaffirmé l'importance de la valeur ajoutée de l'émigration tant pour les pays d'origine que pour ceux d'accueil et son rôle dans le dialogue et le rapprochement entre les cultures et les religions, mettant en exergue les apports de l'émigration marocaine aux causes universelles, comme la lutte contre le nazisme et la libération de l Europe durant la Deuxième Guerre mondiale où les soldats marocains ont versé leur sang au service de la libération de la France, de la Belgique et d'autres pays.
M. Boussouf a affirmé que le Maroc et l'Europe sont liés par une histoire commune, de telle façon qu'on ne peut pas comprendre l'un sans l'influence de l'autre, notant que le "statut avancé" du Maroc auprès de l'Union européenne est le couronnement des relations qui ont uni les deux parties pendant plusieurs siècles.
Le SG du CCME a, par ailleurs, estimé que les défis auxquels le monde fait face actuellement, à leur tête l'extrémisme, exigent plus que jamais d'œuvrer de concert pour favoriser l'ouverture sur l'autre, l'écoute et la connaissance mutuelle, ainsi que l'avènement d'un modèle religieux qui respecte les spécificités de toutes les parties.
De son côté, l'adjointe au Maire de Bordeaux, Anne Brézillon, s'est félicitée que les associations marocaines de Bordeaux soient "une richesse" pour cette ville française et ont pu réaliser les acquis indéniables au profit de la population locale.
Pour sa part, le Grand Rabbin de la ville, Claude Maman, a exprimé ses vifs remerciements au CCME pour avoir pris l'initiative de cette visite qui lui a permis de retourner à son pays d'origine qu'il n'a pu visiter depuis 45 ans, soulignant que le Maroc est une terre où juifs et musulmans ont pu cohabiter en parfaite paix et tolérance pendant très longtemps.
Le programme de cette visite au Maroc de la délégation française, composée d'élus communaux des villes de Bordeaux, Bergerac et Parempuyre et de leaders religieux, comprend des rencontres avec des responsables gouvernementaux et institutionnels et des élus locaux à Casablanca.
07 avr. 2016
Source : MAP